Une fois épurées, ces eaux seront reversées dans l'oued Seybouse et serviront à l'irrigation des terres agricoles de la plaine de Bouchegouf. «De l'eau, il y en a à Guelma, les terres fertiles aussi, il ne reste qu'à encourager les agriculteurs dans leur créneau». C'est en ces termes que Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, a entamé, lundi, sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Guelma. La réalisation de deux grands projets d'assainissement a été, entre autres, l'objet du déplacement du ministre. Il s'agit de la station d'épuration des eaux usées de la ville de Guelma et le projet de curage et d'aménagement du lit de l'oued Zenati. La station d'épuration des eaux usées de la ville de Guelma a été la première halte pour le ministre. La réalisation et la mise en service de la station ont été déjà confiées aux entreprises Biwater (Lyon, France) et Interentreprises (Tlemcen) depuis l'été 2004. Cette station est constituée de bassins de clarification, de décantation et de désinfection. Elle est au stade des premières mises en service. Selon les responsables de cette station, le traitement de 43.388 m3/j d'eaux usées de la ville de Guelma est l'objectif fixé. Ces eaux épurées, selon le directeur de l'hydraulique de la wilaya, seront reversées dans l'oued Seybouse et serviront à l'irrigation des terres agricoles de la plaine de Bouchegouf. «Vu que cette importante quantité d'eau est destinée à l'irrigation, des dispositions vont être prises pour encourager le maximum d'agriculteurs à opter pour l'arrosage de leurs terres implantées dans le périmètre», a annoncé M.Sellal. La superficie de ce périmètre est estimée à quelque 9250 hectares. A ce propos, le ministre des Ressources en eau a donné un délai de trois mois aux responsables de l'Office national de l'irrigation et du drainage (Onid) pour «tout mettre en oeuvre afin d'intéresser les agriculteurs souscripteurs à l'irrigation de leurs terres». De son côté, l'Onid espère irriguer, durant l'année en cours 4500 hectares de terres. L'opération se fera à partir du barrage de Hammam Debbagh pour un volume facturé projeté d'eau de 25,5 hectomètres cubes d'eau, contre 3460 hectares réalisés en 2007, a-t-on expliqué au ministre. La dette des factures de l'électricité, qui s'élève à 3 milliard de centimes, est posée au ministre. M.Sellal a promis «à titre exceptionnel» de prendre en charge les factures de Sonelgaz sur 3 années. A Oued Zenati, le ministre a inspecté les travaux du projet relatif au curage et à l'aménagement du lit de l'oued Zena afin de préserver la ville contre les inondations et les mauvaises odeurs provenant des déchets jetés dans l'oued. Faute d'entretien et de bonne volonté, l'oued est devenu un dépotoir à ciel ouvert. Pourtant, un oued bien entretenu, traversant une ville, ne pourrait que l'enjoliver! Le projet en question va nécessiter une enveloppe de 230 millions de DA. Il sera réalisé en deux tranches, après une expertise pour se fixer définitivement sur les travaux à entreprendre, selon l'instruction du ministre. Dans les localités de Bendjarah, Belkhier et Bouchegouf, M.Sellal a pris connaissance de projets en cours de réalisation destinés au renforcement de l'alimentation et des capacités de stockage d'eau potable à partir de forages. En inspectant ces projets, il a estimé que tous les quartiers de la ville de Guelma et ceux de sa périphérie auront d'ici fin 2009 de l'eau au moins 10 heures par jour. En marge de cette visite, le problème du manque d'eau qu'enregistrent certains quartiers d'Alger est posé. Malgré les efforts et la contribution de la station de dessalement d'eau de mer d'El Hamma, qui a une capacité de 200.000m3 jour, ainsi que l'apport du barrage de Taksebt, la région Ouest d'Alger reste alimentée un jour sur deux en eau potable. M.Sellal a indiqué que ces localités sont «victimes» des gros travaux (dédoublement de conduites) qui sont en train de se faire au niveau du Mazafran. Ces travaux seraient achevés en juillet prochain. «Ce n'est pas un problème de qualité, nous passerons l'été en sécurité», rassure le ministre. Il reste à savoir que la bonne gestion des réseaux demeure un problème majeur. Selon le ministère des Ressources en eau, les fuites sont de l'ordre de 20 à 22% de la consommation d'eau potable au niveau national.