De l'avis même de cadres du FLN, l'APC de Constantine couve une crise qui risque d'éclater dans un proche avenir. Le scénario pourrait donner raison à ceux qui ont misé sur la déconfiture dès l'annonce de la liste des candidats du parti aux élections locales de novembre 2007. Il faut dire que les locataires de l'Hôtel de ville (il s'agit de la majorité FLN), ont du mal à faire oublier qu'ils ont volé leur ticket pour l'assemblée, au sein même de leur formation politique. Ce n'est pas pour rien, d'ailleurs que le wali, Abdelmalek Boudiaf, minimisant ces élus, lancera lors de la cérémonie d'investiture : « Veillez à la propreté de la ville et ne vous occupez pas du reste ». Depuis cette boutade, les nouveaux édiles n'ont, à aucun moment, cherché à laver l'affront. Au contraire, ils ont passé de longues semaines à se disputer les postes de responsabilité et les commissions « juteuses », et n'ont pu accoucher d'une liste que sous la menace d'une dissolution. D'ailleurs cette menace tient jusqu'à aujourd'hui, et le bruit court évoquant un éventuel recours à une délégation exécutive communale pour mettre fin au statu quo. Par ailleurs, l'immobilisme qui marque l'équipe de Chibane face aux exigences d'une commune des plus difficiles commence à faire jaser la rue, impatiente de voir ses problèmes pris en charge. Le nouveau maire a omis d'exposer les grandes lignes de sa politique à travers la presse, et semble naviguer à vue. Si on ajoute à cela l'absence sur terrain des autres élus, on peut aisément comprendre l'illisibilité totale du côté de la population. Pour cacher la forêt, les élus agitent l'arbre d'un bras de fer avec les responsables administratifs de la commune, qui soi-disant leur mettent les bâtons dans les roues et les empêchent de travailler. D'ailleurs, ils n'ont pas manqué de rire sous cape le jour où le wali a tancé vertement ces responsables au sujet des retards enregistrés dans les chantiers lors de sa visite officielle en ville. Certains comptent même saisir Boudiaf pour se plaindre de ces agissements et chercher un arbitrage. Une démarche que les clans ennemis Benaâmira-Chibane tentent, sans doute, pour faire diversion et cacher leur inconséquence.