Les habitués du hammam thermal de Beni Haroun implanté sur les berges de Oued El Kebir, dans la commune de Hamala, ont vécu une grande panique dans l'après-midi d'avant-hier lorsqu'ils ont été surpris, vers 15h30, par le déferlement des eaux du barrage de Beni Haroun, sis en amont. Renseignement pris, il s'agissait d'une opération de lâcher d'eaux initiée par l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) en raison de la montée de la cote d'alerte du lac induite par les importantes précipitations de ces dernières 48 heures, a précisé Azeddine Lemanaâ, directeur d'exploitation de l'ANBT. En revanche, dix personnes au moins, dont des femmes et des vieillards, ont été sauvées in extremis des crues menaçantes grâce à l'intervention salutaire des éléments de la Protection civile de Grarem. Le bilan fait état de l'inondation quasi-totale d'un restaurant ainsi que la perte de 10 tables, 5 réfrigérateurs, 30 matelas, 25 couvertures et des appareils électroménagers. Interpellé sur les mesures mises en amont pour protéger la population en aval du barrage, M. Lemanaâ affirmera qu'en dépit du fait qu'il « s'agit d'une chasse d'eau à une section minime de 1 m, soit un débit sans aucune menace, nous avons alerté l'APC de Hamala, la Gendarmerie nationale et le propriétaire du hammam » que « nos agents du détachement de sécurité préventive (DSP) étaient à pied d'œuvre pour sensibiliser les pêcheurs d'évacuer les lieux », et que « d'autre part, l'annonce d'une crue exceptionnelle, qui menaçait les riverains du village de Boulaksiba, en amont du barrage, a rendu impératif l'ouverture à pleines sections des vannes avant-hier entre 13h et 16h, d'où une cote de 4,10 m afin de préserver des vies humaines, surtout que les habitants dudit village ont commencé à manifester leur crainte vu que des écoliers étaient coincés de l'autre côté du pont reliant Boulaksiba au village de Mecida ».