Le verdict à caractère exécutoire, rendu par la Chambre civile près la cour de Constantine en juin 2008, concernant le vaudevillesque conflit sur l'exploitation de Hammam Béni Haroun, qui oppose depuis plus de 5 années la commune pauvre de Hamala à un investisseur de la région, a provoqué un véritable séisme parmi les élus de cette commune. En plus d'une vive tension sociale qui règne parmi la population, les 9 élus de la commune ont, par la voie du P/APC, « menacé de démissionner en bloc, si ce jugement viendrait à être mis en exécution ». Surprenant, quand même, qu'au mois d'avril de la même année, un arrêt administratif du Conseil d'Etat avait été rendu en faveur de l'APC quant à la jouissance et l'exploitation de la station thermale Béni Haroun par voie d'adjudication, avant que la partie plaignante n'obtienne gain de cause en introduisant une procédure de recours en cassation auprès de la Chambre civile près la cour de Constantine. Mieux, après avoir décroché un investissement dans le cadre de la Calpi pour la création d'un complexe thermal et l'exploitation d'une partie de la source de Hammam Béni Haroun, ledit investisseur s'est vu attribuer par le ministère du Tourisme d'alors un contrat de concession. Mais, là où le bât blesse, c'est que d'après nos interlocuteurs, « le projet en question n'a jamais vu le jour et est resté dans les limbes, en dépit de la délivrance à l'intéressé d'un permis de construire portant le n°5 et daté du 9-9-1995 ». A priori, cette municipalité enclavée et déshéritée se retrouve dépossédée de son unique richesse qui lui assure des rentrées financières de près de 4 millions de dinars/an. Ladite station thermale, érigée sur les berges de Oued El Kebir, à l'aval de la digue du barrage de Béni Haroun, et qui se compose de 10 chambres, 1 restaurant et 1 cafétéria, a été intégrée comme bien de la commune, à l'issue du découpage administratif de 1985. Nos interlocuteurs se gardent de remettre en cause la souveraineté de l'autorité judiciaire, mais considèrent le verdict « extrêmement pénalisant », d'autant plus que l'adjudicateur sera, d'ici peu, sommer de quitter les lieux sous la contrainte de la force publique. Affaire à suivre !