Une journée d'étude sur l'émigration clandestine s'est tenue à la Salle El Mactaa. Organisée sous l'égide de l'Union National de la Jeunesse Algérienne, en collaboration avec l'APC d'Arzew, cette rencontre, première du genre au niveau de cette ville, a été animée par le directeur du CRIDISH, M. Nadjah. Elle a regroupé le premier responsable de la commune, un représentant de l'EPH (Etablissement Public Hospitalier) d'El Mohgoun, des psychologues de l'université d'Oran, des représentants de l'UNJA du bureau de wilaya, l'imam de la mosquée Emir Abdelkader d'Arzew, des jeunes ayant déjà tenté d'émigrer clandestinement ainsi que des représentants du mouvement associatif. Lors de son intervention, le docteur Nadjah a évoqué les principales causes de ce fléau qui ne cesse de menacer les institutions de l'Etat. « Il s'agit d'un travail organisé qui est encouragé par des réseaux qui activent à l'échelle internationale. D'ailleurs, ce problème n'est pas spécifique à l'Algérie. On le voit partout ailleurs dans les pays du tiers-monde où le phénomène s'est normalisé mais d'aucuns en parlent, même les médias, contrairement à l‘Algérie où le sujet a été étouffé sans pour autant trouver des solutions efficaces pour le stopper », dit-il. Raisons psychologiques Les deux psychologues présents ont axé leurs communications sur les raisons psychologiques qui poussent ces jeunes algériens à voyager clandestinement sans penser aux conséquences. Il s'agit entre autre de l'absence de communication entre le jeune et son entourage ainsi que de l'échec scolaire considéré souvent comme la cause directe de la délinquance juvénile. « Du point de vue psychologique, le harrag est généralement un jeune qui est à la recherche de l'auto-revalorisation. C'est une personne qui veut s'imposer dans une société complètement différente de celle où il se voit incapable de s'adapter », dira Mme Kadri, spécialiste en psychosociologie, qui a rappelé que la moyenne d'âge des candidats à l'émigration clandestine varie entre 15 et 50 ans. Quant à M. Ben Moussa, spécialiste en méditation psychologique, il estime que le fait de l'émigration clandestine est généralement commis par une personne mal éduquée. M. Abou Bakr, imam de la mosquée Emir Abdelkader, s'interrogea à ce sujet : « Il est à se demander comment des jeunes de différentes catégories de la société cotisent des sommes vertigineuses pour acheter la mort en tentant d'émigrer clandestinement, au lieu de le faire pour un projet d'investissement dans leur pays et faire sortir de la misère plusieurs jeunes, en générant des postes d'emploi ? » Le conférencier a considéré que ces jeunes candidats à l'émigration clandestine sont suicidaires lorsqu'ils décident de se débarrasser des tous le principes et de toutes les valeurs humaines à bord d'une simple vedette. Il profitera de cette occasion pour faire appel à qui de droit afin d'œuvrer dans le même sens pour aider ces jeunes et leur éviter la mort certaine. A l'issue de cette rencontre, le responsable de l'UNJA du bureau de la wilaya d'Oran a rappelé que l'Algérie a recensé 1 400 harrag à l'échelle nationale. « D'ailleurs, l'importance qu'a revêtu le sujet de l'émigration clandestine durant ces derniers mois nous a imposés d'organiser un colloque national qui se déroulera du 16 au 18 de ce mois, à Oran », dit-il.