L'Initiative civique pour le respect de la Constitution (ICRC), lancée en février 2008, a recueilli l'adhésion de plus d'un millier de signataires dont des journalistes, des écrivains, des personnalités politiques, des intellectuels, des avocats et autres militants de l'expression démocratique. Parmi les noms qui ont déjà affiché leur soutien à cet appel, figurent les anciens chefs du gouvernement Ahmed Benbitour, Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi en plus du président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, et du premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou. Ainsi, Ahmed Benbitour a affirmé, selon un communiqué de l'ICRC, sa disponibilité à contribuer au succès de la démarche, alors que Mokdad Sifi a déclaré partager « largement l'analyse des initiateurs de l'appel ». Quant à Tabbou, il a déclaré, selon un communiqué de l'initiative, que le FFS approuve les principes contenus dans l'appel et qu'il entend agir en ce sens dans un cadre politique qui est le sien. En outre, une délégation de l'initiative civique a rencontré le 11 mars des membres de la direction du Parti des travailleurs (PT). Concernant la révision de l'article 74 qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux, le PT a réitéré sa position sur ce qu'il appelle la « liberté de candidatures ». Les deux parties sont tombées toutefois d'accord sur le fait que si la Constitution est amendée, elle devra l'être dans le sens d'une plus grande démocratisation des relations sociopolitiques et surtout afin de garantir plus de libertés aux citoyens. Les initiateurs de l'appel envisagent de rencontrer le Front national algérien (FNA) la semaine prochaine. Selon un initiateur de l'appel contacté hier par nos soins, « l'appel a globalement rencontré un écho favorable mais la capacité de traduire ce soutien en action politique reste limitée ». Pour lui, « l'opposition n'est pas certaine de ses forces ». Notre interlocuteur ajoute que « toutes les personnes rencontrées sont contre la révision de la Constitution et désapprouvent l'idée d'un troisième mandat pour Bouteflika. Mais nous avons constaté un décalage par rapport à la capacité de réagir ». En tout cas, l'ICRC a réussi à ouvrir un débat sur les enjeux de la révision de la Constitution. Les initiateurs de l'appel prévoient l'organisation d'un cycle de conférences à Béjaïa, Blida et Oran pour expliciter davantage le contenu de l'appel pour le respect de la Constitution.