Zerhouni a annoncé hier que les éléments de l'Armée nationale populaire seront plus que jamais présents sur le terrain et particulièrement renforcés au Sud. Les effectifs de la police et de la Gendarmerie nationale seront doublés dans peu de temps, a laissé entendre, hier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni. Le ministre a été clair dans ses propos. Il est plus que jamais nécessaire de passer à la vitesse supérieure dans la lutte antiterroriste. Le représentant du gouvernement a précisé que le Sahara (Sud), considéré par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), devenu depuis septembre 2006 la branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique, comme étant sa zone 9, sera sécurisé par l'augmentation des effectifs des unités de l'Armée nationale populaire (ANP). «Il faut une mobilisation et une vigilance maximales», a précisé encore le ministre de l'Intérieur, annonçant un lendemain peu sûr aux résidus du terrorisme qui recouraient, depuis quelque temps, aux attentats kamikazes et à la voiture piégée. Cette nouvelle forme d'attentat utilisée par le Gspc n'est autre, pour le ministre, qu'«une forme de terrorisme spectaculaire montrant l'effet d'affaiblissement des groupes terroristes». «Il ne faut, tout de même, pas faire confiance à une quelconque période d'accalmie», précise le ministre, car la menace existe toujours et la vigilance ne doit pas baisser d'un cran. La stratégie future de lutte étant claire. Les effectifs de la Gendarmerie nationale et de la Police seront doublés. Les forces de l'Armée plus que jamais présentes sur le terrain et seront particulièrement renforcées au Sud. Le ministre a voulu certainement dire que les effectifs de la Police et de la Gendarmerie nationale seront revus à la hausse, car l'effectif actuel de la police varie entre 100.000 et 120.000 agents, tandis que la Gendarmerie nationale compte 80.000 éléments. Quant au renforcement des forces de l'ANP en effectif et en positionnement dans les régions du Sud, cela répond aux derniers événements survenus au Sahara et au Sahel. Allusion faite à l'attaque, le mois de novembre 2007, contre l'aéroport de Djanet (Illizi), l'assassinat des touristes français à Aleg, à 250km à l'est de Nouakchott (Mauritanie) et l'attaque perpétrée contre un campement de l'Armée mauritanienne. A cela s'ajoutent des connexions à haut risque entre les trafiquants d'armes activant dans la région sahélo-sahélienne et le groupe terroriste dirigé par un certain Yahia Djouadin, alias Abou Amar, nouvel émir de la zone «9», installé le mois d'août dernier par Abdelmalek Droukdel, chef du Gspc. Une nomination répondant à la nécessité d'alimenter les maquis en armes. D'où le recours des groupes armés aux attentats à l'explosif. Noureddine Yazid Zerhouni a reconnu, hier, lors d'une conférence de presse organisée à In Salah, en marge de la visite du président de la République à Tamanrasset, qu'il n'y a pas uniquement la rébellion touarègue qui représente une menace pour la sécurité au Sahel. «L'Algérie a participé à toutes les actions susceptibles d'apaiser la situation dans cette région», a déclaré le ministre, soulignant que les Touareg algériens sont loin d'être une partie de cette rébellion. Bien au contraire, ils ont joué un rôle de médiateur, selon le ministre de l'Intérieur. Interrogé sur la situation sécuritaire au lendemain du double attentat qui a frappé Alger, le ministre de l'Intérieur a confirmé les informations rapportées par la presse, relatives au nombre de redditions et des terroristes éliminés par les forces de sécurité. Depuis quelque temps, l'on assiste à un retour aux grands ratissages, avec obligation de résultats sur le terrain. Au moins, une dizaine de maquis sont encerclés et soumis à ces grands ratissages de l'ANP, notamment à Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira, Blida et Constantine. Le dernier ratissage en date est celui de Constantine, où un groupe de 13 terroristes a été encerclé aux environs de Kahf Lakhal à Djbel Ouahch. D'autres opérations antiterroristes ont été menées dans les maquis de Tlemcen, Mascara et Tébessa. Le forces de sécurité ont pu éliminer de redoutables terroristes à l'instar de l'émir de la katiba El Fath al-Moubine de Skikda, nommé Toumi Messaoud. Son adjoint a été également tué, tandis qu'à Tébessa, un autre émir, appelé Chaïb Khmessi, alias al-Atrous a été également éliminé avec 7 autres terroristes. C'est dire que la tolérance zéro a été décrétée à l'égard des terroristes toujours en activité. Noureddine Yazid Zerhouni a expliqué, hier, que «les services de sécurité se sont adaptés aux nouvelles donnes et cela est prouvé par les résultats obtenus quotidiennement». Et de préciser qu«'après les derniers attentats, de Batna, Dellys et Alger, il est plus que jamais nécessaire de se mobiliser contre le terrorisme».