Avec l'ouverture du ciel au privé, l'aviation légère est appelée à prendre un essor grandissant, selon un intervenant. Réunis au chef-lieu de wilaya à l'invitation de l'aéroclub de Aïn Témouchent, les aéroclubs encore en vie sont venus de tous les coins du pays. L'initiative revient au président de la fédération des sports aériens. Son objectif est de faire renouer les aéroclubs avec le ministère des Transports, en se mettant sous son égide au sein d'une association nationale plutôt que de continuer à végéter sous celle du ministère de la Jeunesse et des Sports. En effet, les aéroclubs relèvent de la pratique de l'aviation légère et non des sports aériens, qu'il est d'ailleurs impossible de pratiquer du fait de l'absence de réglementation en la matière. On n'a ainsi pas le droit de faire du parapente ou de s'adonner à tout autre sport de ce type. Par ailleurs, le ministère des Transports voit d'un bon œil ce retour sous sa férule, puisqu'il a délégué à la réunion un cadre de la direction de l'aviation civile. En effet, avec l'ouverture du ciel au privé, l'aviation légère est appelée à prendre un essor grandissant, selon un intervenant, au regard de la vocation aéronautique naturelle du pays du fait de son immensité. L'assemblée, malgré le défaitisme de quelques uns, fit montre de sa volonté de tirer sur le manche et faire reprendre son envol à l'aviation légère. Il a été ainsi rappelé à satiété les nombreuses perspectives qui s'offrent désormais et les débouchés pour les jeunes formés. Ainsi, l'on rappela que tous les pilotes d'Air Algérie avaient été formés au sein des aéro-clubs, cela avant les années 1980, avant que ces associations ne périclitent après qu'on leur ait pris leur outil de formation, à savoir les avions mis à leur disposition. Perspectives Il a été dit que les aéroclubs, comme partout ailleurs, peuvent rendre de grands services en matière de recherches- sauvetage, de lutte contre les incendies où de la lutte antiacridienne : « Tenez par exemple, des pilotes inexpérimentés venus d'outre méditerranée ont empoché des milliers de dollars dans la lutte antiacridienne. Ils larguaient les produits n'importe comment, cela parce que les Algériens qui étaient avec eux ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Ils sont venus avec des tacots et sont repartis avec des jets. On nous aurait acheté de petits avions et nous aurions fait le travail, cela serait revenu moins cher au pays et nous, nous aurions des avions maintenant », s'est exclamé un intervenant. A l'heure actuelle, il y a encore un seul aéroclub qui dispose d'un avion, celui de Tiaret. « C'est avec ses ailes que nous volons », explique un autre participant, puisque pour le passage à l'exercice pratique, après les cours théoriques, c'est chez lui que les aéroclubs se dirigent avec leurs élèves. « Mais, à 7 000 DA l'heure, cela n'est pas évident ». Revenant sur l'intérêt de relancer l'aviation légère, un autre expliquera qu'il y a lieu de s'organiser rapidement, de créer une synergie avant que de l'étranger l'on vienne occuper le ciel algérien. « Le taxi-tourisme et l'avion-taxi ont un grand avenir. Faites le compte, sur les 12 aérodromes du pays, sans compter les pistes des aéroclubs, il y a 8 qui sont fermés parce qu'Air Algérie ne peut les desservir. » Intervenant au cours des débats, le promoteur d'un projet de montage d'avions léger à El Amria (Aïn Témouhent) proposera aux présidents des aéroclubs de lui faire part des demandes d'intention à l'effet d'étudier avec son partenaire bancaire une formule d'achat leasing à leur intention.