L'amalgame, longtemps entretenu entre les missions de service public et de puissance publique, se rapportant à la sécurité dans les eaux sous juridiction nationale, n'est plus de rigueur depuis l'avènement des stations maritimes principales des gardes-côtes. Aussi, l'absence de textes précis et transparents, définissant et organisant les missions des différents services dans les ports, semble être sérieusement prise en charge. La mise en application dans notre pays de diverses dispositions d'ordre maritime et leur adaptation à la nouvelle conjoncture économique ont débouché sur la définition de la première et seule autorité en mer : la station maritime principale des gardes-côtes. Le rôle et les attributions de cette institution, réunissant à la fois ministère de la pêche, du transport et de la défense nationale, jusque-là méconnus du grand public, ont été largement expliqués lors des journées portes ouvertes organisées récemment à Annaba. C'est en marge de cet évènement que Abdelaziz Zaïdi, chef de la station maritime principale des gardes-côtes de Annaba, a tenu à mettre en évidence les efforts consentis au quotidien par ses brigades. Ces dernières, explique t-il, oeuvrent à assurer la sécurité et à protéger l'environnement dans les eaux sous juridiction nationale. L'ensemble de la flottille, qu'elle soit de commerce, de pêche ou de plaisance, est ainsi inspecté à l'entrée et à la sortie du port, en pleine mer ou en rade. C'est ainsi que dans le souci d'assurer la conformité de l'armement de pêche et le respect des mesures de sécurité à bord des embarcations, pas moins de 319 unités, entre sardiniers, petits métiers et corailleurs, sont régulièrement contrôlés. A ceux-là s'ajoutent 2 grands cargos de commerce, 19 navires auxiliaires entre remorqueurs, pilotines et canots d'amarrage et 19 autres navires de servitude. Pour les navires de commerce, les inspecteurs de la station maritime principale des gardes-côtes de Annaba procèdent au contrôle d'une moyenne de 40 navires /mois, ce qui représente un taux de 15 % de la totalité des navires de commerce battant pavillon étranger entrant et sortant du port de Annaba. C'est une limite qui doit être respectée, conformément aux dispositions prévues par le mémorandum d'entente de la Méditerranée, signé à Malte en 2002 par notre pays. Pour ce qui est de l'effectif navigant, la station de Annaba a en charge la gestion d'un fichier de 436 marins inscrits au commerce, et 2 997 autres affiliés au secteur de la pêche. En sa qualité de seule autorité en mer, toute autorisation de navigation ou carte de circulation est tributaire de l'accord préalable de la commission mise en place à cet effet. Par ailleurs, en matière de lutte contre la pollution marine, cette institution, qui regroupe à la fois des représentants des services de la pêche, du transport et surtout des gardes-côtes (militaires et assimilés), veille au strict respect des dispositions de la convention internationale pour la prévention contre la pollution générée par les navires (Marl Pol Pollution). A cet effet, indique A. Zaïdi, la menace de pollution accidentelle ou volontaire, s'accroît avec le développement des transports maritimes des substances dangereuses. Celles-ci représentent plus de la moitié des cargaisons dans la quasi-totalité des ports algériens ou d'outre-mer. Pour veiller à ne pas offusquer le personnel navigant des navires étrangers lors des opérations de contrôle, les inspecteurs sollicitent le commandant de bord à l'effet de porter ses appréciations sur les PV d'inspection. « L'objet de notre démarche est de préserver l'image de marque de notre pays aux yeux des partenaires étrangers ; les appréciations ou doléances s'il y en a, sont rigoureusement prises en compte », précise A. Zaïdi.