Viendra, viendra pas ? Jamais un déplacement de Bouteflika à Constantine (la traditionnelle visite du 16 avril-Journée du savoir) n'a pesé avec autant d'incertitude. On ne compte plus les visites présidentielles à Constantine et le deuxième mandat du raïs aura été celui d'une débauche de pèlerinages à la capitale de l'Est. La ville devenue sa véritable Mecque pourrait l'accueillir aujourd'hui pour la troisième fois en six mois. Mais hier encore, l'information jouait au yoyo avec les journalistes et aucune source officielle n'a pu confirmer ou infirmer la venue du chef de l'Etat. L'exécutif de la wilaya et les assemblées élues travaillent d'arrache-pied depuis plusieurs semaines pour la préparation de cette visite pour laquelle le wali, Abdelmalek Boudiaf qui, d'ailleurs l'a annoncée lui-même lors de l'émission « Forum de la télévision », transmise à partir de Constantine, a réservé ce qu'il a de mieux comme inaugurations et poses de première pierre. En revanche, l'absence de signes avant-coureurs algérois, notamment les services de sécurité de la présidence, met un bémol aux apparences créées par les préparatifs sur les chantiers à inspecter et l'aménagement de l'itinéraire choisi. Le fait inédit cette fois, c'est la circulation de rumeurs sur des menaces signées par le GSPC, devenu Al Qaïda du Maghreb. Des sources généralement bien informées confirment déjà l'annulation de cette visite à cause de rapports émanant des services de sécurité qui auraient conseillé à Bouteflika d'éviter cette visite. Pour rappel, le président de la République devait venir à Constantine en janvier dernier. Mais à 48h de la visite, les services de la présidence ont annoncé son report sans livrer de motif. Et la première hypothèse avancée par les observateurs pour expliquer cette annulation était la situation sécuritaire qui n'était nullement propice pour ce déplacement, notamment après l'attentat terroriste survenu quelques jours auparavant à Constantine et qui avait coûté la vie à cinq éléments des forces combinées, suivi d'une vaste opération de ratissage garnie d'accrochages entre un groupe terroriste et les forces armées à Djebel El Ouahch.