Si le maquillage répétitif et systématique des structures, des chaussées et des trottoirs se trouvant sur l'itinéraire emprunté par le cortège présidentiel est jugé « écologiquement » bénéfique pour la ville, il n'en demeure pas moins que ce réflexe des officiels constantinois s'accompagne usuellement par la chasse aux…. dos-d'ânes, ce qui est, tout compte fait préjudiciable à la trésorerie communale. En effet, comme pour les précédents déplacements du président de la République à Constantine, celle d'aujourd'hui n'a pas dérogé à la règle, puisque dès hier matin, des équipes de la voirie publique de l'Hôtel de ville se sont affairées à enlever tous les ralentisseurs de la voie express Constantine- El Khroub et ce, pour ne point gêner la course folle du cortège présidentiel. Cela étant, sachant que le circuit Constantine-El Khroub est régulièrement retenu par les officiels dans le programme des visites présidentielles et étant donné qu'il relie les deux plus grandes communes de la wilaya, où se concentrent justement le plus grand nombre de projets à inspecter ou à inaugurer, on peut aisément faire le décompte des opérations de pose et de suppression des ralentisseurs au niveau de cette voie express. Depuis la première investiture du président Bouteflika jusqu'à aujourd'hui, il s'est déplacé treize fois à Constantine et c'est quasiment autant d'opérations de retrait de dos-d'ânes qui ont été exécutées. Par ailleurs, il est important de signaler que la route reliant Constantine au Khroub est située en contrebas de la cité populeuse d'El Gammas et traverse le quartier de Sissaoui. Deux importantes concentrations urbaines où les accidents de la circulation sont fréquents, ciblant surtout les écoliers et les personnes âgées. Un fait ayant amené l'APC de Constantine à recourir aux ralentisseurs, sous la pression des habitants de Sissaoui notamment, qui avaient investi la rue à maintes reprises pour « arracher » un minimum de sécurité pour la population. Outre les ralentisseurs, les autorités avaient également procédé à la construction d'une passerelle afin de faciliter aux écoliers de Sissaoui particulièrement, de se rendre sans risque vers leurs établissements scolaires et qui devraient bientôt reprendre le chemin de l'école, en l'absence de ralentisseurs. Selon la « coutume » locale, ces derniers devraient réapparaître après la visite du Président. Cela dit, il est important par ailleurs, d'évoquer l'initiative des services concernés de proposer au président de la République, l'inauguration d'une gare routière située dans la commune du Khroub. Une infrastructure inaugurée le 16 août dernier, par le wali de Constantine. Aurait-on déjà oublié la colère exprimée dernièrement par le Président à Oran, lorsqu'on lui a proposé un projet préalablement inauguré ?