La société CAB a organisé hier sa première journée d'étude sur le développement de la culture de la tomate industrielle. Qualifiée de très importante, cette manifestation a regroupé l'ensemble des acteurs de la filière tomate et les structures directement ou indirectement impliquées, dont celles financières, douanières et des assurances. La Conserverie Amor Benamor (CAB), organisatrice, a brassé large. Brahim Benamor, son président-directeur général, dira : « A travers l'organisation de cette première journée, nous ambitionnons servir de relais pour des contacts concrets et des résultats fructueux entre les sociétés algériennes de transformation et les partenaires étrangers. L'intervention d'experts étrangers et leur vision du développement de cette branche d'activité agroalimentaire qu'est la transformation de la tomate pourraient servir de rampe de lancement. » Des données techniques et autres explications ont été abordées dont « Les impératifs et les exigences d'une industrie de la tomate moderne », « Tomate et santé », « Des échanges mondiaux », « De la position de l'Algérie dans le contexte européen », « Du développement de la culture de la tomate industrielle », « La culture de la tomate industrielle » et « Défis et enjeux ». Les auteurs, respectivement MM. Amezaga, Mizzadri, Branthome, Giovinazzo, Mohamed Sari, Brahim Benamor, ont réussi à attirer et durant plusieurs heures l'attention des participants. Un intéressement général confirmé par la multiplication des échanges de cartes de visite, poignées de main au-dessus des mallettes ouvertes sur des photographies d'usines de transformation et des grandes plaines de culture de tomate industrielle en Algérie, de prospectus d'emballage... Dans un brouhaha de discussions, les participants ont profité des quelques instants de répit qui leur étaient accordés pour faire valoir leurs atouts respectifs. Qualifiée de très importante par M. Bouhadjar, président de la Chambre nationale d'agriculture, cette rencontre a été différemment interprétée. Pour les uns, il s'agit d'une ouverture limitée. Pour d'autres, elle est annonciatrice d'une nouvelle donne dans la gestion du dossier de la culture de la tomate industrielle et sa transformation. « Le plus difficile est de s'habituer à l'instabilité économique, à l'inflation et aux tracasseries bancaires qu'on nous impose, tout autant que les taxes et impôts. Tous ces handicaps sont à l'origine de l'absence du concentré de tomate algérien sur le marché international. Dans ces conditions, ce n'est pas demain que notre produit, bien que très apprécié, finira dans les cuisines des ménages européens et d'ailleurs. » Cette tirade, s'est transformée en un rituel. « Si elle parvient à améliorer sensiblement ses rendements agricoles et rationaliser son industrie (augmentation de la taille des opérateurs), l'Algérie pourrait jouer un rôle sur les marchés internationaux. L'instauration d'unités de reconditionnement à partir du concentré importé est une voie de développement possible. » Ce passage de l'intervention de M. Mizzadri, directeur général de Tomato Land, a troublé des conserveurs. D'autant plus que le même intervenant avait parlé de subventions étatiques accordées à leur production par tous les autres pays. Ce qui n'est pas le cas en Algérie, qualifiée d'être l'un des plus importants producteurs de concentré de tomate du bassin méditerranéen.