Les professionnels de la filière de la tomate industrielle des wilayas de Skikda, Annaba, El-Tarf et Guelma se sont réunis, il y a deux jours, afin de débattre des difficultés de la filière et trouver des compromis à même de mettre sur les rails une industrie compétitive. Réunis donc dimanche à Guelma à l'initiative du transformateur de tomate industrielle CAB Benamor- Guelma, sponsorisée par la société Syngenta, leader mondial de l'agro-industrie et de la protection des cultures, les industriels de la tomate s'accordent à dire qu'il est temps de se prendre en charge la filière afin de la hisser au rang de pôle régional compétitif. Selon la presse régionale, il s'agit d'une journée d'information et d'orientation agricole, regroupant des producteurs de tomate, représentants des chambres d'agriculture (CAW) et des fonctionnaires des services agricoles des wilaya de Skikda, Annaba, El-Tarf et Guelma. Les professionnels ont passé en revue tous les problèmes de la filière tomate industrielle qui sont d'ailleurs nombreux et multiples. Par ailleurs , une remise à niveau des producteurs de tomate s'avère indispensable aux yeux des industriels. Certains ont mis en exergue l'importance de l'analyse physico-chimique des parcelles de terre avant qu'elles ne soient ensemencées, ainsi que l'utilisation des produits phytosanitaires et intrants en temps adéquat à un stade donné de la maladie, qu'elle soit fongique, virale ou bactérienne. Il faut dire effectivement que beaucoup de producteurs de tomates ignorent l'efficacité et la dangerosité de certains produits phytosanitaires. L'accompagnement technique des cultivateurs pour le choix des semences et plants, ainsi que leur mise en motte sont, en effet, indispensables. La vulgarisation à outrance en est la clé. Nos voisins tunisiens et marocains ont bien compris le rôle stratégique de la tomate dans l'industrie agroalimentaire dans leur pays. Chez nous c'est tout le contraire qui se produit. La filière tomate industrielle risque de disparaître. Les chiffres sont là pour le démontrer. Des 29 transformateurs qui existaient à l'échelle nationale, il n'y a pas si longtemps, il n'en resterait que 17, concentrés à l'est du pays, eux aussi en passe de mettre la clé sous le paillasson. Les raisons de cette banqueroute sont l'absence d'une politique agricole nationale, qui n'est pas forcément un soutien financier dans toute sa démesure à coups de milliards de dinars, mais d'accompagnement technique, de vulgarisation et d'assainissement définitif du foncier agricole pour les milliers d'agriculteurs qui constituent le premier maillon indispensable pour la pérennité de cette filière. Ce qui est sûr en tous cas c'est que tous les intervenants et acteurs de cette filière particulièrement les producteurs ont besoin d'être informés et formés. Il y va de l'avenir de la filière.