La filière tomate est en pleine expansion en Algérie, à la faveur des nombreux programmes mis en place par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour son développement. De nouvelles techniques de production sont introduites ces dernières années permettant plus de rendement à l'hectare, en plus de l'organisation ces derniers temps de cette filière pour mieux prendre en charge les préoccupations des agriculteurs. L'intérêt accordé par le département de l'agriculture à ce créneau a eu également pour effet d'attirer beaucoup d'opérateurs privés qui investissent aujourd'hui le terrain. Près 6,5 millions de quintaux de tomate en 2009 Les statistiques de l'année dernière établies par le ministère de l'Agriculture font état d'une superficie globale de tomate maraîchère cultivée de 21 320 ha, dont 18 620 ha pour la tomate maraîchère plein champ et seulement 2 699 ha pour la tomate maraîchère sous serre. Le total de production pour la tomate maraîchère est de 6 459 904 quintaux, dont 4 460 371 quintaux pour la tomate maraîchère plein champ, et 1 999 533 quintaux pour la production de la tomate sous serre. Soulignons que les wilayas potentielles pour la production de la tomate sont Annaba, Skikda, El Tarf, et Guelma. Pour permettre un meilleur développement de cette filière, et en termes d'encadrement, le ministère de l'Agriculture a procédé à la mise en place d'une veille phytosanitaire pour prévenir les attaques des parasites responsables des maladies d'origine bactérienne et virale, particulièrement le tylev et la tuta absoluta. Il accorde aussi des soutiens financiers, dans le cadre du FNDIA, pour l'acquisition des serres sous tunnel et des serres multi chapelle équipées. Le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, avait évoqué, au cours d'une de ses réunions avec les nombreux partenaires du secteur la nécessité de mettre en place une véritable industrie des serres multi chapelles, structures qui demandent beaucoup de technicité et de maîtrise. Soutien à la production de la tomate industrielle Par ailleurs, la tomate industrielle n'est pas en reste dans la politique de développement agricole. Un dispositif de soutien financier a été, en effet, mis en place. Il s'agit, entres, autres, de l'octroi d'une prime à la production de la tomate industrielle qui est une incitation financière à raison de 2 DA le kilogramme de tomate avec, pour condition d'éligibilité, la signature d'un contrat entre l'agriculteur et un transformateur visé par la Direction des services agricoles (DSA) et la Chambre d'agriculture de wilaya (CAW). S'ajoute à cette mesure une prime à la transformation de la tomate industrielle, à raison de 1,5 DA pour un kilogramme de tomate. L'octroi de cette prime est également conditionné par l'existence d'un contrat entre l'unité de transformation et/ou des agriculteurs produisant de la tomate industrielle. En termes de chiffres, la superficie totale cultivée en tomate industrielle est de 11 699,25 hectares. La production, elle, a atteint les 3 823 129 quintaux pour un rendement de 327,1 quintaux à l'hectare. Pour ce qui est de la tomate fraîche transformée elle est de 120 242 tonnes. Le total équivalent du double concentré de tomate (DCT) est de 20 912 tonnes. Rappelons que l'industrie de transformation de tomate en Algérie est passée par une grande crise, ces dernières années, qui a obligé de nombreux propriétaires d'unités de production à mettre la clé sous le paillasson. En effet, les importations massives du double concentré de tomate et la concurrence déloyale, dont elle fait l'objet, ont failli détruire, une industrie qui, auparavant était développée, et parvenait même à exporter des quantités non négligeables de la production. On avance le chiffre d'une trentaine d'unités qui ont fait faillite et une perte de 80 000 postes d'emplois. Les industriels n'ont pas cessé de tirer la sonnette d'alarme. Aujourd'hui, les choses sont en train d'être reprises en main, même si des difficultés subsistent. La filière s'organise Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de renouveau agricole et rural, le ministère de l'Agriculture est en train de réorganiser et de développer la filière afin d'assurer un meilleur rendement et une stabilité pérenne aussi bien pour la filière que pour les acteurs y activant. Pour ce faire, un comité interprofessionnel de la tomate, regroupant l'ensemble des acteurs de la filière (producteur, pépiniéristes, chambres d'agriculture, instituts techniques, collecteurs, transformateurs…) sera prochainement créé pour contribuer à la modernisation de cette activité dont la production a atteint un montant de plus de 16 milliards de DA en 2009. Il faut rappeler que la filière tomate figure parmi les dix filières stratégiques auxquelles le département du docteur Benaïssa accorde un intérêt particulier, vu sa contribution à la sécurité alimentaire du pays. Beaucoup d'investisseurs ont compris que l'avenir appartient à l'agriculture. Ce créneau d'activité auquel la jeunesse a, peu à peu, tourné le dos ces dernières décennies, connaît une reprise qui s'annonce positive. Même les jeunes y reviennent, notamment de nouveaux diplômés universitaires qui s'orientent vers l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) pour l'obtention de crédits pour des projets dans le secteur de l'agriculture. B. A.