En invitant l'ensemble de la corporation à une rencontre, la deuxième depuis son installation, le wali de Skikda s'est prêté à un long débat avec les représentants locaux de la presse. Aussi des multiples sujets abordés par les confrères, les dernières inondations qui avaient concerné la ville de Skikda ont été de loin les plus débattues. Une opportunité qui a permis aux présents d'apprécier aussi bien les efforts déployés pour venir en aide aux sinistrés que les graves lacunes qui ont plus ou moins amplifié les dommages. Ainsi, il s'avère que la dernière réunion des membres du plan Orsec remonte à l'année... 2001. Une réalité qui a amplement perturbé la convocation de ses membres lors du sinistre dernier. « Il y avait parmi la composante du comité des membres qui ne sont plus dans notre wilaya aujourd'hui, sans occulter bien sûr de mentionner que les inondations coïncidaient avec la veille des fêtes de l'Aïd », précisera le wali qui poursuivra : « Nous nous devons de réactualiser la composante du plan Orsec. D'ailleurs, nous venons de décider de tenir des réunions mensuelles pour être à jour afin de parer à d'autres éventualités. » Le wali évoquera également le manque flagrant des moyens d'intervention relevé au niveau de la commune. « Lors des dernières inondations, nous avons relevé que l'unité de la Protection civile ne disposait pas des moyens conséquents d'intervention qui lui auraient permis de mener à bien sa mission. L'unité de Skikda ne dispose à titre d'exemple même pas d'une pompe. » Le wali fera, par la suite, part aux présents que la wilaya ne disposait pas non plus de dragues ligne alors que chacun sait que la nature des sols, touchés par les inondations, était marécageuse en plus du fait que les deux oueds de la ville (Zeramna et Saf Saf) sont des cours d'eau récepteurs de deux grands barrages (Guénitra et Zerdezas). Donc, le risque était connu bien auparavant. Dans la continuité, il révélera que la wilaya disposait auparavant de « deux dragues ligne qui ont disparu avec la liquidation de l'entreprise propriétaire. Personne ne sait où sont passés ces deux engins ! » Quant aux spéculations qui avaient accompagné les inondations, le wali a estimé que « les contraintes techniques propres au barrage de Zerdezas ont fait que les lâchers effectués étaient indispensables. Il y allait de la propre sécurité de l'enceinte. » Il informera les correspondants locaux que la wilaya, mesure préventive, vient de signer une convention avec la station météorologique qui devrait permettre aux responsables de prendre les mesures nécessaires en prévision de toutes les éventualités. Le wali abordera ensuite l'évaluation des interventions et des dégâts occasionnés : « Les éléments de la sûreté étaient les premiers à se dépêcher sur les lieux du sinistre, avant d'être rejoints par la Gendarmerie nationale, la Protection civile et les services communaux. » Quant aux dégâts, le wali les a estimés à 100 milliards de centimes. Un chiffre qui couvre bien sûr l'ensemble des dégradations que ce soient les dommages occasionnés aux citoyens ou à l'ensemble des infrastructures (routes, établissements scolaires, ponts...). Il informera également la presse qu'une commission a été désignée pour recevoir, dans un délai d'un mois, les dossiers d'indemnisation des citoyens, touchés directement par ces inondations.