Un sujet très sensible et qui a de tout temps attisé des débats sans jamais parvenir à mettre un point final aux questionnement que se font populations et responsables. Le dossier présenté par les élus de l'APW représente un travail de base assez fourni, même si les spécificités technique et scientifique du sujet semblent avoir entravé quelque peu l'approche partielle des causes, des atteintes et des rectificatifs apportés à chaque source de nuisance. Les élus ont abordé le problème globalement en ciblant les pollutions les plus en vue dans la wilaya de Skikda. Ce travail, qui s'est appuyé essentiellement sur les données fournies par l'administration, a inclu deux chapitres essentiels ; les facteurs de nuisance et le cadre de vie des citoyens. Pour le premier chapitre abordé, les élus ont exposé la pollution en relation avec l'activité industrielle. Ils sont revenus à cet effet sur l'importance du tissu industriel de la wilaya en relevant que Skikda comporte 57 installations classées, ce qui est comparativement très important et non sans incidence sur le milieu naturel. A ce sujet, les élus rapportent que la mise en conformité (étude des dangers, étude environnementale et plan d'intervention), comme le stipule la législation, n'a pas encore concerné l'ensemble de ces installations. Le rapport revient également sur le volume de déchets générés par les unités industrielles, estimé à plus de 28 000 t/an. Il révèle à ce sujet que 79% de ces déchets sont stockés dans des conditions ne répondant pas aux normes requises et évoquent surtout les scories de l'usine de mercure de Azzaba, estimés à un million de tonnes. Les élus ont aussi exposé un bref canevas des pollutions générées essentiellement par les rejets comme les poussières de la cimenterie de Hjar Essoud, les eaux acides des conserveries et des huileries, les déchets organiques des poulaillers et les gaz torchés par la raffinerie. Ces exemples ont été abordés sommairement sans taux comparatifs, ni aucune consolidation chiffrée. Les seuls chiffres rapportés dans un tableau normatif concernent les résultats de persistance de quelques polluants relevés en 1990. Dans le même chapitre, les élus ont évoqué les pollutions causées par l'expansion urbaine pour citer la problématique de la gestion des déchets, toutes natures confondues. A ce sujet, les élus notent la persistance des décharges sauvages, la défectuosité des bassins de décantation en révélant que seuls 6% des 49 bassins de la wilaya sont jugés en bon état. Ils ont, par ailleurs, longuement insisté sur le danger qui persiste au sujet des déchets hospitaliers. Le rapport présenté estime que les centres hospitaliers de Skikda génèrent annuellement 672 t de déchets, en mettant en exergue les imperfections de fonctionnement des incinérateurs. Les huiles Askarel, la récupération des huiles usagées ainsi que les produits phytosanitaires périmés ont été cités par les élus. Il en ressort, d'après le rapport, que la wilaya de Skikda que la wilaya de Skikda abrite plus de 82 000 kg (plus de 7% du volume enregistré au niveau national) et quelque 50 000 l de produits phytosanitaires périmées. Les élus précisent, à ce sujet, que plus de 60% de ces déchets se trouvent stockés au niveau de l'ancienne Onapsa dans la commune de Hamadi Krouma, ce qui nécessite à leur sens une urgente solution. Dans le deuxième chapitre relatif au cadre de vie, les élus de l'APW évoquent plusieurs nuisances ayant trait aux opérations de démoustication, le ramassage des ordures ménagères et le manque d'espace vert. Chose qui permettra par la suite au wali de signifier sa satisfaction au sujet de la prise en charge du ramassage des ordures dans la ville de Skikda. La lecture du rapport a été suivie d'un long débat qui a permis aux élus de revenir sur certains détails. Un débat qui a permis de relever le grand intérêt de l'APW de Skikda d'aborder, et sans complexe, un sujet longtemps frappé du sceau de confidentialité. Le directeur de l'environnement est intervenu par la suite pour répondre aux questions des élus en apportant plus de détails que nous rapporterons dans nos prochaines éditions.