Alors que l'Entreprise nationale des industries pétrochimiques (ENIP), dont le siège se trouve au pôle hydrocarbures de Skikda, s'apprête à fêter ses 30 ans d'existence, son complexe pétrochimique (CPIK) vit une grave crise dont les retombées risquent de nuire considérablement aussi bien à la santé des travailleurs qu'à l'environnement. On apprend de sources sûres que pas moins de 100 t de déchets spéciaux générées essentiellement au niveau de la station des effluents sont actuellement stockées à l'air libre alors qu'une autre partie encore plus dangereuse est toujours conservée au niveau d'un bac. Les mêmes sources précisent par ailleurs que ces quantités représentent en fait un cumul de stockage sur plusieurs années, puisque auparavant ces mêmes déchets étaient régulièrement enfouis dans des conditions plus sûres dans une fosse qui contenait déjà les boues de mercure. Ces sources ajoutent que si les déchets stockés encore à l'air libre (des boues des effluents et des huiles conservées dans des fûts) ne représenteraient pas vraiment un grand risque, ceux se trouvant encore dans le bac 104 restent très dangereux. Et d'expliquer que ce bac dont la contenance totale avoisine les 2000 m3 serait actuellement à son niveau plein. On estime également que le tiers de sa contenance est constitué de boues dont la teneur en hydrocarbures dépasse largement les normes requises pour être rejetées dans la nature. Cette situation incommode d'ailleurs les travailleurs du complexe en contact avec la station des effluents, vu les odeurs d'hydrocarbures très présentes dans l'atmosphère limitrophe. Elle risque même de poser un grand problème de production puisque le bac 104 doit impérativement être curé. Que fera-t-on des déchets contaminés par les hydrocarbures, le complexe se verra-t-il contraint d'arrêter sa production en attendant les prochaines acquisitions d'incinérateurs ? Ou bien rejettera-t-il la nuit venue ces déchets dans le milieu marin ? En tout cas, cette situation vient remettre à l'ordre du jour les répercussions directes des installations pétrochimiques sur l'environnement local en général et sur le milieu marin en particulier. Car si pour cette fois le CPIK se trouve devant le fait accompli qu'il voudrait, il faut le reconnaître, solutionner sans porter atteinte à l'environnement, il reste tout de même à savoir le sort qu'il réservait avant aux déchets du bac 104. Mais ceci est un autre sujet car le plus urgent actuellement est de solutionner cette crise pour le grand bien du complexe et de l'environnement local.