Les insuffisants rénaux de la région de Aïn El Hammam sont contraints de se déplacer au CHU de Tizi Ouzou pour subir l'hémodialyse. L'ouverture prochaine d'un centre d'hémodialyse au niveau de l'hôpital de Aïn El Hammam est un acquis inestimable pour les insuffisants rénaux des 190 villages que couvre cette structure hospitalière. Jusqu'à maintenant, ce type de pathologie était prise en charge au CHU de Tizi Ouzou, à près de 50 km de l'ex-Michelet. Les conditions de transport et les désagréments liés au traitement auxquels font face les malades sont insupportables. Ainsi, ceux qui sont assujettis à l'hémodialyse pour purifier leur sang, en ayant recours à un générateur, doivent se rendre à l'hôpital du chef-lieu de wilaya, deux ou trois fois par semaine et en revenir, « lessivés ». Faute de véhicule aménagé, le voyage en fourgon, dans des conditions pénibles sur tout le trajet, accentue leur fatigue. Quant à ceux qui utilisent le système de « pochettes », jugé moins contraignant bien que moins efficace les déplacements pour contrôle sont plus espacés. S'ils font l'économie des va-et-vient, ils sont en revanche perpétuellement exposés aux risques d'infections, sans une hygiène rigoureuse. C'est dire que l'impatience des malades de voir enfin ouvert un service de néphrologie, tout près de chez eux est amplement justifiée. « En plus du mal qui me ronge, je ne peux prétendre à exercer une activité normale », nous dit un malade qui insiste sur la situation de ceux qui, comme lui vivent quotidiennement le calvaire et l'angoisse des lendemains incertains. « Ce service représente pour nous une véritable bouée de sauvetage qui nous maintiendrait en vie, en attendant une éventuelle greffe rénale », ajoute notre interlocuteur. Les récentes interventions réalisées avec succès au CHU de Tizi Ouzou redonnent espoir aux plus pessimistes d'entre eux. Les « greffés » qui ont repris leurs activités ou le chemin de l'école pour cette fillette de 12 ans, nous parlent de toutes les souffrances qu'ils ont endurées. Ils souhaitent que la DSP de la wilaya se dote de laboratoires qui se chargeront des analyses préopératoires. L'un d'eux, qui mène actuellement une vie normale, avoue que les nombreux déplacements contraignants qu'il a eu à effectuer jusqu'à Alger pour subir une multitude d'analyses sont insoutenables. « Il m'a fallu tout le soutien de mon entourage pour tenir le coup et ne pas me décourager ». L'avancement des travaux, comme nous avons eu à le constater, confirme les prévisions de nos sources qui prévoient l'ouverture du centre d'hémodialyse pour juin prochain. Une nouvelle qui ne manquera pas de réjouir les concernés.