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Les grandes ambitions de l'union européenne
Tout en s'élargissant à l'est du continent , elle entend s'imposer au-delà de ses frontières
Publié dans El Watan le 24 - 04 - 2008

La ville de Bruxelles s'est dédiée tout entière à l'Europe, lui offrant son magnifique environnement et sa centralité au cœur du vieux continent. L'Union européenne le lui rend bien, la faisant vivre de son immense armée de fonctionnaires, et lui conférant un prestige unique dans le monde. Les buildings en verre et acier, qui n'arrêtent pas d'émerger du sol, racontent l'histoire d'une Europe que les jeunes d'aujourd'hui ne connaissent pas, ou très vaguement : tant de guerres, de souffrances, mais aussi des paris extraordinaires pour en arriver là : une Europe de paix, de liberté et de prospérité.
Bruxelles. De notre envoyé spécial
Des trésors d'imagination ont été déployés par les bâtisseurs politiques pour que l'Union européenne, hier la CEE, devienne un ensemble régional unique dans le monde, envié pour sa capacité à rayonner au sein de son espace géographique et dans le monde entier. Celui-ci est fasciné par sa capacité à redistribuer les richesses de ses Etats membres pour réduire les inégalités. De grands hommes tels que Robert Schuman, Winston Churchill et Konrad Adenauer sont à l'origine de cette grande œuvre qui s'est réalisée au départ par l'ouverture du marché commun de l'acier et du charbon entre six Etats fondateurs (RFA, France, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas). Ce fut le 9 mai 1950. La CEE fut créée sept années après sur la base d'un marché commun plus étendu. Elu au suffrage universel direct, le Parlement a été institué en juin 1979. Il est renouvelé tous les cinq ans. Dans le sillage de la chute du Mur de Berlin se négocia à Maastrich, en décembre 1991, un nouveau traité de l'Union européenne, dont la stratégie a été fixée par le Conseil européen composé des chefs d'Etat et de gouvernement. Dès le 1er janvier 2002, circula l'euro, nouvelle monnaie européenne, et lorsque les anciennes démocraties populaires adhérèrent massivement, à partir de mai 2004, l'Europe a été portée à 25 pays. Pour gérer tout cela, il a fallu mettre en place une énorme machine bureaucratique, souvent décriée pour son coût, mais qui s'est avérée être le prix à payer. Pas moins de 130 délégations européennes sont recensées dans le monde entier. Aux USA, une quinzaine de personnes travaillent dans le seul secteur de la communication. La Commission, le Conseil de l'Union et le Parlement sont les trois instances décisionnelles de l'UE. Autour d'elles gravitent diverses institutions et organes, dont la Cour de justice, la Banque centrale et la Banque européenne d'investissements. Dans la capitale belge s'est implantée une multitude de lobbies européens et extra-continent. Ils ont pris une telle importance que les autorités européennes pensent maintenant à leur tracer un cadre légal d'activité. L'UE milite pour la libéralisation accrue des échanges dans le monde, donnant elle-même l'exemple en installant « le marché unique » qui garantit la libre circulation des capitaux, des services et des biens. Elle s'implique fortement dans les conflits dans le monde, la lutte contre le terrorisme et les questions liées au développement économique et à l'environnement. Elle assiste un grand nombre d'Etats en voie de développement aux plans technique et financier, apportant aide et assistance aux populations victimes de catastrophes d'origine naturelle ou humaine. En matière d'aide au développement, l'UE et les Etats qui la composent fournissent plus de 56% de l'ensemble de l'aide au développement, officiellement distribuée par les pays industrialisés. L'Afrique se taille la part du lion en recevant 5 milliards d'euros par an. L'UE a fixé à la zone euro-méditerranéenne l'échéance de 2010 pour la création d'une immense zone de libre-échange de 700 millions de consommateurs. 35 pays se sont engagés pour être au rendez-vous. Pour gérer son hypertrophie, l'union devait adapter ses structures, d'où l'idée d'une constitution sous-tendue par la conviction qu'il fallait simplifier les traités et assurer une meilleure transparence des processus de décision. En octobre 2004, 25 chefs d'Etat et de gouvernement adoptèrent un projet de texte constitutionnel à Rome. Une majorité de pays procéda à sa ratification, mais deux pays s'y opposèrent par référendum, la France et les Pays-Bas. Le rejet du projet de Constitution poussa les instances européennes à remettre à plus tard cette idée et à engager une profonde réflexion sur la signification du non .
La Méditerranée dans le giron européen
En Europe, quatre pays n'ont pas adhéré à l'UE : la Suisse, la Norvège, le Liechtenstein et l'Islande. Mais trois pays sont candidats à l'adhésion : l'ancienne République yougoslave de Macédoine, la Croatie et la Turquie. Tous les Etats de l'union et le Parlement devront donner leur accord pour chacun d'eux. Quatre autres Etats sont des candidats potentiels à l'adhésion : l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et la Serbie. Avec ses voisins du Sud, l'UE a jeté les bases d'un partenariat euro-méditerranéen lors de la Conférence de Barcelone de novembre 1995. 5,3 milliards d'euros ont été débloqués pour la période 2000-2006. Pour celle allant de 2007 à 2013, c'est l'instrument européen de voisinage et de partenariat qui succédera, en les fusionnant, aux actuels programmes Meda 2 et Tacis (portant sur les pays de l'Est). L'Afrique est concernée par l'Accord de Cotonou, signé en 2000, qui lie l'UE à la Convention de Lomé. Le 13 juillet prochain aura lieu à Paris, durant la période de la présidence française de l'UE, un sommet des Etats membres de l'union et des Etats riverains de la Méditerranée non membres de l'UE. Lancée par le président français, Nicolas Sarkozy, l'idée d'une union pour la Méditerranée a reçu un accueil mitigé. La vision française est considérée comme unilatérale, floue, voire ambiguë. La Commission européenne fera connaître officiellement son point de vue et son évaluation avant le sommet de l'été. Le Conseil européen du mois de mars a demandé au collège des commissaires de présenter des propositions. Les interrogations ont été multiples : comment créer une union entre des pays diamétralement opposés ? Certes, des projets communs sont indispensables aux pays méditerranéens (dépollution de la mer Méditerranée, transport, énergie...), mais comment réaliser des projets communs efficaces dans un cadre global avec une co-présidence unique pour l'ensemble des pays méditerranéens ? Commentant le projet, le professeur Bichara Khader, directeur du Centre d'études et de recherches sur le Monde arabe contemporain, a d'abord vu dans la nouvelle appellation attribuée au projet par le Conseil européen au sommet du 13 juillet intitulé « Le processus de Barcelone, une union pour la Méditerranée », une réintégration dans le giron européen. Il posera ensuite le problème du partage du fardeau financier lors de la mise en place du conseil méditerranéen, de la double présidence tournante, du double secrétariat et des sièges potentiels qui seraient choisis pour accueillir les nouvelles institutions. Il ajoutera qu'au départ, on souhaitait un cadre allégé, et donc efficace, qui soit plus petit que le processus de Barcelone avec ses 38 membres. Mais voilà que surgit un projet potentiel de 27 pays de l'UE +10 pays arabes + Israël + 5 pays de la Méditerranée orientale et l'Adriatique, soit au total 43 pays. C'est donc, conclut le prof Bichara Khader, « soit une politique de voisinage bis, soit Barcelone bis, mais sans aucune garantie que le ''nouveau-né'' soit plus vigoureux que les précédents ». De son côté, un universitaire algérien écrivait récemment dans El Watan que l'union méditerranéenne sera « un nouvel instrument de leadership de la France en Méditerranée plutôt qu'une entreprise collective, où les partenaires seront égaux. Afin de rallier tous les sceptiques, et ils sont nombreux, à son projet, la France a décidé de faire une vaste offensive “d'explication''. Mais elle a dû revoir sa copie initiale, acceptant que tous les pays de l'UE, et pas uniquement les riverains de la Méditerranée, soient totalement associés à l'initiative. Fin avril, la liste des projets qui vont être intégrés dans l'agenda des chefs d'Etat et de gouvernement sera publiée. Rappelons que L'UE est le principal partenaire des pays de la Méditerranée avec environ 5% des exportations et des importations. Mais en matière d'intégration, l'Afrique du Nord est le le marché le moins intégré. L'UE travaille d'une manière bilatérale avec les Etats maghrébins par le biais d'accords d'association.


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