Le conseil national consultatif du SNVFAP tiendra, le 8 mai, une réunion extraordinaire pour décider des actions à mener dans les prochains jours. Saisis par le ministère de l'Agriculture le 23 avril, les walis ont entamé l'opération de réquisition des vétérinaires protestataires. « A Annaba et à El Bayadh, tous les vétérinaires ont été réquisitionnés. A Alger, Boumerdès, Béjaïa et dans d'autres wilayas, l'opération est en cours », déclare Mohamed Sayad Djamel, secrétaire national chargé de l'organique au Syndicat national des médecins vétérinaires (SNVFAP), qui s'est rendu hier à notre rédaction. Mais l'abcès n'est pas crevé. Le ras-le-bol des vétérinaires, estime notre interlocuteur, est à son paroxysme. « C'est vrai que nous sommes contraints de suspendre notre protestation, mais les vétérinaires sont toujours mécontents. Ce n'est pas la décision du ministère qui va les empêcher de recourir à nouveau à la protestation », lance-t-il. Le bras de fer opposant le syndicat au ministère de tutelle risque de se durcir davantage. Le conseil national consultatif du SNVFAP tiendra, le 8 mai, une réunion extraordinaire pour décider des actions à mener dans les prochains jours. « Le dernier mot revient à la base, mais il est fort probable que nous irons vers un nouveau mouvement de protestation », affirme le syndicaliste. « Les 1300 vétérinaires activant à travers le territoire national sont vraiment dans le besoin. Au lieu d'ouvrir les portes du dialogue et d'écouter les doléances des vétérinaires, le ministère recourt à cette action coercitive. C'est très grave », enchaîne-t-il. Les revendications des protestataires, explique encore notre interlocuteur, « sont très légitimes ». En plus d'un salaire décent, le syndicat demande à ce qu'il soit associé dans l'élaboration du statut particulier des vétérinaires. Il exige également la mise en place d'une direction des services vétérinaires autonome. « Nous sommes le seul pays au Maghreb où il n'y a pas une telle direction », affirme-t-il. Vu ses missions et son rôle de première barrière sanitaire du pays, le vétérinaire, ajoute-t-il, mérite plus de considération. « Une comparaison avec les salaires des vétérinaires des pays voisins, en l'occurrence le Maroc (9 fois plus que les Algériens), la Tunisie (12 fois plus) et la Mauritanie (6 fois plus), les vétérinaires algériens sont très mal lotis. En revanche, leurs responsabilités civile et pénale sont trop lourdes », précise-t-il. Mohamed Sayad Djamel dénonce également le fait que des tonnes de produits alimentaires ont été commercialisées « sans le certificat des vétérinaires ou avec de faux certificats ». Pour rappel, les médecins vétérinaires ont entamé leur action de protestation depuis le 12 avril. Leur refus d'apposer leurs griffes sur les denrées alimentaires contrôlées a conduit au blocage de tonnes de produits dans différents ports du pays.