Rencontré lors du vernissage de l'installation « La Croisade des Innocents », de l'artiste algérien en exil Yazid Oulab, son excellence René Levaray, consul général de France à Oran, a répondu sans détours à nos questions. Pour votre première visite dans la région vous avez choisi de l'entamer par un vernissage, est-ce un hasard ? Pas du tout ! J'éprouve une grande admiration pour la culture en général, mais j'ai également une attirance particulière pour la miniature, d'autant que Mostaganem abrite l'une des rares écoles du monde arabe. Les œuvres des jeunes néo miniaturistes vous ont-elles accrochées ? Absolument ! Notre rôle consiste également à venir en aide et à accompagner les jeunes artistes surtout lorsqu'ils ont autant de talent. C'est pour moi une grande surprise et je puis vous assurer que je reviendrai avec le plus grand plaisir à Mostaganem. J'aimerais également pouvoir organiser une exposition à la résidence du Consul Général à Oran. D'où vous vient cet intérêt pour la culture ? Ce n'est pas toujours facile de favoriser l'éclosion des artistes. En général c'est toujours après leur mort qu'il passe à la postérité. Je trouve cela dommageable. C'est pourquoi, j'éprouve toujours beaucoup d'admiration pour toutes les expressions culturelles. Avec l'appui du CCF, nous avons l'obligation d'accompagner les jeunes talents et c'est à cela que nous nous appliquons. Mostaganem avait une annexe du CCF à l'Ecole Rose, y'a-t-il une perspective de réouverture ? Pour le moment il n'est pas envisagé d'augmenter le nombre de consulats en Algérie. En ce qui concerne les centres culturels, il faut savoir que nous n'avons pas encore retrouvé la surface initiale dont nous disposions auparavant sur la place d'Oran. Le CCF est d'ailleurs hébergé dans un immeuble appartenant à l'évêché. Quelles sont vos impressions depuis votre arrivée à Oran ? Depuis mon installation le 1er septembre 2007, je n'ai que ravissement à découvrir ce beau pays qu'est l'Algérie. Comment concevez vous votre mission ? Faire en sorte que les relations entre nos pays soient exceptionnelles. Je m'applique à faire en sorte que la spécificité de cette relation soit la meilleur possible. Ce qui suppose que les échanges humains sont au cœur du dispositif. Comment expliquer la lenteur dans la délivrance des visas ? Après avoir constaté personnellement que les citoyens, tant Français qu'Algériens, éprouvaient des difficultés à accéder aux services du consulat, nous avons introduit le système de rendez-vous. Désormais il n'y a plus ces files d'attente éprouvantes pour tous. Depuis le 9 avril, nous avons, grâce à ce système, doublé le nombre de visas quotidiens. Qu'en est–il des visas pour hommes d'affaires ? Avec le système de valises, les délais ont été particulièrement réduits. Ils ne sont plus que d'une semaine. J'ajouterai qu'en ce qui concerne les hommes de culture, nous travaillons en étroite collaboration avec David Canet et Louis Rémy, directeurs respectifs du CCF de Tlemcen et d'Oran. Lorsqu'ils nous le demandent, nous faisons en sorte que la délivrance des visas se fasse rapidement.