De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La situation est appelée à changer au niveau de la wilaya de Bouira. Cette région restée longtemps à la lisière du développement, dispose à partir de cette année d'infrastructures de grande envergure, qui seront d'un apport important pour le secteur agricole de la wilaya. Après le barrage de Oued Lekhal dans la région de Aïn Bessem d'une capacité de 30 millions de mètres cubes et le barrage de Tilesdit dans la région de Bechloul, une autre importante infrastructure hydraulique d'une grande importance vient compléter le registre des projets structurants de la wilaya. Le coût après réévaluation avancé, en 2006, pour ce projet, était de 25 717 598 000 DA. Ces trois ouvrages hydrauliques cumuleront, avec la mise en service du barrage Koudiat Acerdoune, environ 840 millions de mètres cubes dépassant, ainsi, largement les besoins locaux. Par ailleurs, les volumes d'eau au niveau des retenues collinaires sont estimés à 4,5 millions de mètres cubes. Le barrage Koudiat Acerdoune, en construction par la société française Razel est considéré, compte tenu de sa capacité, comme étant le deuxième plus grand barrage du pays, après celui de Beni Haroun, situé dans la wilaya de Mila. L'ouvrage de Koudiat Acerdoune est implanté sur l'oued Isser, dans la localité de Maala au cœur du mont Zbarbar, région ayant connu durant les années 1990 des événements sanglants qui rappellent des souvenirs tragiques pour la population, mais où la détermination de l'homme, des travailleurs et des cadres des entreprises qui ont travaillé sur place, n'a jamais fléchi pour construire dans cet espace hostile l'un des projets structurants les plus importants dans la wilaya, bénéfique aussi pour plusieurs localités du Centre. Il y a lieu de signaler que les travaux de réalisation ont été repris, en 2002, par la société Razel après l'abandon d'une entreprise italienne pour des raisons sécuritaires. Le retard a été justifié par des problèmes géologiques dus aux glissements de terrain qui ont été constatés sur place. En 2003, après le séisme de Boumerdès, des nouvelles études et des travaux supplémentaires ont été effectués afin de fortifier les structures du barrage. «Un million de mètres cubes de terres supplémentaires ont été déplacés.» Selon les informations données par les responsables, les travaux de réalisation ont atteint une cadence appréciable, avec un taux d'avancement de près de 90%, et l'opération de mise en eau est prévue pour le mois de novembre prochain. D'après les mêmes sources, ce barrage peut contenir jusqu'à 670 millions de mètres cubes, un volume considérable du fait qu'il permettra l'alimentation en eau potable de 14 centres urbains de quatre wilayas, en l'occurrence Bouira, Tizi Ouzou (partie sud), Médéa, et M'sila, avec un débit de 100 millions de mètres cubes par an, et l'irrigation d'une superficie de près de 18 000 hectares dans la plaine située à l'est de la Mitidja et 1 000 hectares dans la plaine des Issers. Par ailleurs, les responsables ont indiqué que la nouvelle ville de Boughezoul sera alimentée à partir du barrage de Koudiat Acerdoune, et ils n'ont cessé d'exprimer leur satisfaction du fait que la réalisation a été faite selon les normes parasismiques. Au cours de sa dernière visite dans la wilaya, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, avait déclaré que ce barrage pouvait résister à un séisme de 7,5 sur l'échelle de Richter. Par ailleurs, l'exploitation effective de ce barrage interviendra à la fin de l'année 2009, dès l'achèvement du projet du transfert à partir du barrage vers cinq communes de la wilaya de Bouira et huit communes de Tizi Ouzou. Cela a été confié au groupement d'entreprises piloté par la société canadienne, Lavalin, pour un montant de 20 milliards de dinars. Un projet qui a reçu la visite, récemment, du président de la République dans la wilaya.