Le Parti socialiste des travailleurs (PST) a marché jeudi dernier dans la ville de Béjaïa pour célébrer la journée mondiale des travailleurs dans la protestation. Béjaïa : De notre bureau C'est un étendard à l'effigie de Che Guevara déployé en tête qu'une grosse foule a suivi dans une marche à partir du Théâtre régional jusqu'à l'esplanade de la maison de la culture. Foncièrement protestatrice, l'action de rue a foisonné de banderoles réclamant, entre autres droits sociaux, « le plein-emploi », « l'intégration des vacataires contractuels », « pain, travail et démocratie », s'interrogeant « où est la croissance ? » et dénonçant « l'humiliation de la DAS » pour sa politique précaire de l'emploi. Les marcheurs ont innové en slogans qui rappellent au chef de la centrale syndicale de l'UGTA que le « 1er mai ce n'est pas un aïd Sidi Saïd » et résumant la politique du président Bouteflika dans des binômes comme « DAS-consulats » ou encore « kamikazes-harraga ». Il faut dire que la foule a eu de quoi alimenter sa fougue. Les prises de parole ponctuaient chacune des plusieurs haltes de la marche par un Sadek Akrour, l'unique président d'APC PST (à Barbacha). Inspirés par un front social qui gronde et un mouvement syndical désenchanté, les marcheurs dont ont fait partie des syndicalistes autonomes et même de l'UGTA ont crié leur solidarité avec les émeutiers de Chlef. « C'est la lutte des classes, nous n'avons pas d'autres voies », a lancé Kamel Aïssat, cadre du PST, qui dénonce une politique libérale qui profite, soutient-il, aux puissances étrangères. Pour lui, octobre 88 risque d'être « chaud ». Le PST estime qu'il faut « organiser les luttes ». « Nous ne partirons pas, nous combattrons ici, c'est à eux de partir », a déclaré à la foule Sadek Akrour suggérant aux harraga que la solution n'est pas dans la fuite et même aux syndicalistes déçus de l'UGTA que le combat est à mener à l'intérieur du syndicat unique.