Le recours à des méthodes nouvelles pour la dégradation des polluants est l'objet d'intenses recherches. La communauté scientifique nourrit toujours l'espoir de réaliser un progrès révolutionnaire. Engagé dans le difficile exercice de résumer en termes clairs et concis la thématique très pointue de ce congrès international étalé sur deux journées et affichant quatre conférences plénières, 65 communications par posters et 54 conférences dispatchées sur deux sessions distinctes, le Pr. Tahar Sehili, directeur du laboratoire des sciences et technologies de l'environnement à l'université Mentouri et organisateur de cet évènement, notera que « la pollution des eaux par les micropolluants organiques s'étant avérée très difficile à traiter par les moyens classiques, le recours à des méthodes nouvelles, plus puissantes et économiques s'impose de nos jours comme une nécessité absolue, et dans ce cadre la photo catalyse est considérée comme la solution idoine dans le processus de dégradation de ces polluants. Pour ce faire, l'énergie solaire, combinée à différents réactifs, permet dans ce procédé de photocatalyse de dégrader les polluants les plus réfractaires ». Il rappellera, en outre, que si le traitement des réseaux d'AEP est, à l'heure actuelle, à base de chlore, et donc strictement d'ordre biologique, à partir de là, estime-t-il, seul un traitement de cette nature peut être en mesure d'annihiler les métaux lourds et autres micropolluants véhiculés par nos cours d'eau, sachant que ces derniers sont dans leur quasi-majorité fortement pollués par les rejets industriels et par les eaux usées qui y sont déversés. D'où l'espoir formulé par la communauté scientifique présente à ce congrès de persévérer dans cette voie dans l'espoir de réaliser des percées significatives dans la maîtrise de ce processus révolutionnaire visant à dégrader, via l'énergie solaire, les micropolluants organiques contenus dans les cours d'eau. Dans ce sens, le Pr. Sehili mesure le chemin restant encore à parcourir pour passer du stade de l'expérimentation en laboratoire à celui de l'acte sur le terrain. En attendant, l'accent est mis sur l'énorme problème de santé publique posé chaque année par certains agriculteurs qui, en connaissance de cause, continuent, en dépit des lois en vigueur, d'irriguer leurs cultures maraîchères avec de l'eau provenant de nos cours d'eau dont le très haut niveau de pollution a été rappelé à cette occasion. La contamination des parcelles irriguées est de ce fait inéluctable, d'où la mise en péril de la santé des citoyens qui auraient consommé les crudités issues de ces cultures.