Des pays arabes ont proposé, hier, des initiatives pour tenter de mettre fin aux combats au Liban. Un diplomate égyptien estimait que le Liban ne pouvait être contrôlé par une partie soutenue par l'Iran. « L'Egypte et d'autres pays arabes sont très préoccupés par les agissements du Hezbollah au Liban », a indiqué le diplomate sous couvert de l'anonymat, ajoutant que « l'on ne pouvait pas permettre qu'une partie soutenue par l'Iran prenne le contrôle des affaires du Liban ». « Une offre de solution a été proposée (jeudi) au Hezbollah, mais il l'a refusée, et cela signifie qu'il a l'intention de poursuivre le sabotage », a dit ce diplomate en faisant allusion à l'initiative proposée par le chef de la majorité, Saâd Hariri, pour mettre fin à la crise. « Nous sommes très préoccupés par ce qui se passe, car cela veut dire que l'Iran veut contrôler ce pays », a-t-il poursuivi. « Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a interrompu son voyage aux Etats-Unis et était attendu au Caire, hier, pour suivre de près la situation et décider des démarches à suivre pour contenir la crise », a affirmé son adjoint Ahmed Ben Helli. « M. Moussa étudie notamment la tenue d'une réunion urgente des ministres arabes des Affaires étrangères », a-t-il dit. L'Arabie Saoudite et l'Egypte, qui soutiennent le gouvernement de Fouad Siniora, ont demandé la tenue d'une telle réunion dans l'urgence, pour mettre un terme aux combats meurtriers à Beyrouth, selon une source diplomatique arabe. « A la lumière de la dangereuse escalade au Liban, le royaume saoudien appuie la tenue d'une réunion extraordinaire d'urgence du Conseil ministériel de la Ligue arabe au Caire pour discuter de la crise libanaise », a indiqué un responsable des affaires étrangères saoudiennes, cité par l'agence officielle SPA. L'Egypte a affirmé son soutien à une telle réunion, selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères cité dans un communiqué. La Jordanie a également donné son accord à la réunion « dans le souci de mettre un terme à la crise politique au Liban et de ramener le calme », a affirmé son chef de la diplomatie, Salaheddine Al Bachir. « Amman, a-t-il dit, soutient le gouvernement légitime et les institutions constitutionnelles au Liban » et appelle les belligérants « à respecter l'autorité du gouvernement, car si elle était bafouée, cela conduirait à davantage de violences et de chaos ». « Toutes les parties sont appelées à la retenue et à reprendre le dialogue », a dit M. Bachir. Le président yéménite, Ali Abdallah Salah, a, pour sa part, proposé de charger le chef de l'armée libanaise, Michel Sleimane, de mener un dialogue avec les différentes parties afin de mettre un terme aux combats. Le président yéménite a soumis sa proposition au général Sleimane ainsi qu'aux chefs des protagonistes libanais. Il en a discuté au téléphone également avec des dirigeants saoudiens et égyptiens.