Reporté à cinq reprises, le procès des deux policiers de la Sûreté de Miliana et d'un civil impliqués dans l'attaque sanglante de la poste de Miliana (Aïn Defla) a finalement eu lieu hier au tribunal de Chlef et devait se poursuivre dans la soirée. Il figure à l'ordre du jour de la troisième session criminelle de 2004 qui doit prendre fin le 22 décembre. Rappelons que le hold-up remonte au 17 juillet 2002 et a coûté la vie au receveur de la poste, au gardien et à son fils (un officier de l'armée) qui lui ramenait le repas du soir. Les auteurs de cet acte sont poursuivis pour association de malfaiteurs, homicide volontaire et tentative de vol. Ils projetaient de dérober la somme de 400 millions de centimes du bureau postal en mettant leur forfait sur le compte du terrorisme. A l'époque, Miliana était en proie à une vague d'attentats terroristes sanglants. La journée d'hier a été consacrée à la lecture de l'acte d'accusation et à l'audition des accusés et des nombreux témoins. L'audience devait se poursuivre dans la soirée par le réquisitoire du représentant du ministère public, les plaidoiries des avocats et l'annonce du verdict (nous y reviendrons). A l'ouverture du procès, le principal accusé, Abderrahmane Achour âgé de 29 ans, a tenté d'obtenir un sixième report de l'affaire au motif que son troisième avocat n'était pas présent. Le président de séance a été intransigeant sur cette question, lui rappelant les textes de loi en la matière. « Il est hors de question de reporter cette affaire pour la sixième fois car l'avocat en question s'est absenté pour la seconde fois sans fournir la moindre explication. De plus, vous avez deux avocats et le tribunal peut vous en ajouter un troisième si vous le souhaitez », lui a-t-il dit. L'accusé s'est finalement plié à la décision de la juridiction et le procès a pu se tenir normalement en présence d'un important dispositif sécuritaire. Invités à s'expliquer sur les faits qui leur sont reprochés, les deux policiers ont tenté de se disculper, se jetant la balle mutuellement. Cependant, se basant sur les rapports d'expertise, leurs déclarations devant le magistrat instructeur et les témoignages, le président de séance et le représentant du ministère public ont relevé plusieurs contradictions dans les déclarations des mis en cause et des preuves irréfutables de leur implication directe dans cet acte prémédité.