C'est à la faveur d'une journée d'étude sur la formation, la recherche et le développement dans l'industrie pharmaceutique, organisée lundi dernier au palais de la culture Malek Haddad, que des opérateurs nationaux ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation critique que vit le secteur. Selon Ziad Amar, représentant de l'union nationale des opérateurs pharmaceutiques, 31 industriels produisant 70% des médicaments génériques en Algérie trouvent d'énormes difficultés à commercialiser leurs produits en raison d'une concurrence farouche et souvent déloyale des importateurs et autres représentants des grandes firmes internationales. C'est le cas de le dire aussi pour le groupe Saidal, qui ne parvient pas facilement à écouler ses 150 produits sur le marché. Marquée par la présence de Souâd Bendjaballah, ministre déléguée chargée de la recherche scientifique, la rencontre, qui a réuni des chercheurs de 16 universités à l'échelle nationale, ainsi que des spécialistes de deux CHU, de l'institut Pasteur et de quatre grandes écoles, fait suite aux assisses nationales dont les conclusions ont tracé une image peu reluisante de la situation de l'industrie pharmaceutique, et notamment l'aboutissement des recherches réalisées au niveau des 650 laboratoires universitaires à l'échelle nationale. Si les animateurs de la réunion ont tenu à faire part de la synthèse des projets de recherche sur le développement du secteur de la pharmacie et les priorités à adopter en vue de développer la filière, les gens de la corporation ont soulevé l'absence d'une stratégie nationale pour la protection des réalisations déjà acquises, d'où la menace pesant sur 12 000 travailleurs et des dizaines d'unités à l'orée de l'adhésion de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce (OMC). « Dix ans après le lancement des premiers laboratoires de recherche, le chemin reste encore long à parcourir, surtout que la formation actuelle dispensée dans les universités demeure en totale inadéquation avec les besoins des entreprises », dira la ministre Souâd Bendjaballah, qui a annoncé à l'occasion la création d'un réseau de réflexion sur la mise en place d'un programme de recherche, de développement et de formation dans le secteur de l'industrie pharmaceutique à financement mixte entre les universités et les entreprises. Les résultats de ce plan qui associera tous les partenaires concernés seront matérialisés dans une échéance de cinq ans.