De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le réseau académique sur la recherche et le développement dans l'industrie pharmaceutique a été installé officiellement, dimanche en fin d'après-midi à Constantine, par la ministre chargée de la recherche scientifique, en l'occurrence Mme Benjaballah, au cours de l'ouverture de la journée d'étude placée sur le thème «la formation, la recherche et le développement dans l'industrie pharmaceutique». Au cours de son intervention inaugurale, la ministre a relevé un dysfonctionnement flagrant, constituant le maillon faible entre «la recherche qui se fait à l'université et les entreprises économiques». C'est pourquoi elle recommande la jonction de ces deux pôles pour permettre à l'industrie pharmaceutique d'être plus compétitive à l'avenir. Cet avenir cependant devra prendre naissance par l'implantation de «passerelles entre les chercheurs et les opérateurs, et c'est le but de cette rencontre». Sur un autre plan, la ministre insistera sur le fait que «la recherche scientifique et le développement technologique sont le principal intrant pour assurer une croissance économique durable. Basé sur la production et le savoir dans une économie plus ouverte, mondialisée, le défi aujourd'hui des entreprises est de s'intégrer au mieux à cette économie». Cette rencontre, qui a regroupé, au centre Malek Haddad, 16 universités, 2 CHU et les écoles vétérinaire, polytechnique, d'agronomie, aux côtés de trois centres de l'Institut Pasteur, se veut «un espace de concertation et d'échange d'expériences autour du thème retenu». La responsable de la recherche réitérera, d'une part, tout l'intérêt que porte le gouvernement à la relance de l'industrie pharmaceutique et, d'autre part, «au développement de la recherche, notamment pour accompagner les politiques de développement». Pour étayer sa thèse, Benjaballah rappelle la loi 98/11 portant programmation et orientation de la recherche scientifique dans le développement technologique en Algérie qui a été paraphée dernièrement. «Le statut général de la fonction publique prévoit dans son article 44 le principe de mobilité pour les fonctionnaires et notamment pour les chercheurs et les enseignants universitaires», devait-elle indiquer, avant de mettre l'accent sur l'une des recommandations issues des assises tenues sur l'industrie pharmaceutique, laquelle recommandation évoque à juste titre la «mobilité du potentiel scientifique permettant d'aller de l'entreprise vers les universités et les centres de recherche. C'est l'un des acquis de ce dernier quinquennat». La responsable ne manquera pas l'occasion pour affirmer que «le président de la République vient de dégager, pour les 5 années à venir, 100 milliards de dinars dédiés à la recherche scientifique et au développement technologique». En prenant la parole, M. Tazairte, représentant du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, s'attellera à cadrer l'événement dans un contexte sensible relatif aux dépenses de l'Etat en matière de médicaments. «Nous sommes partie prenante de cette journée d'étude et nous souhaitons que cette industrie se développe encore plus. Personne ne peut oublier que c'est une production à caractère stratégique.» Et de tirer la sonnette d'alarme : «Les dépenses effectuées annuellement par l'Algérie dépassent le milliard de dollars. Le but donc est de favoriser la production locale pour diminuer la facture.» Les débats de la matinée d'hier ont porté sur l'absence de stratégie dans le développement et la prise en charge de l'industrie pharmaceutique. A ce sujet, un intervenant conteste les statistiques selon lesquelles l'Algérie couvrira 60% des besoins par la production nationale d'ici 2012. Il interpelle l'implication directe du ministère de la Santé et la mise sur pied d'une stratégie bien fondée pour voir cet aveu se concrétiser. A ce propos, il a cité les cas de la Tunisie et du Maroc qui ont franchi un pas important en la matière alors que ces deux pays ne couvraient que 25% de leur territoire. Aussi, il est attendu à travers le reste du programme établi par les participants affiliés au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, l'Agence nationale pour le développement de la recherche en santé (ANDRS), les laboratoires de recherche et les chercheurs universitaires, les opérateurs en économie et l'Agence nationale pour le développement de la recherche universitaire (ANDRU), de débattre d'autres thèmes touchant les projets nationaux de recherche sur le développement du secteur de la pharmacie, les projets de recherche sur le développement du secteur de la pharmacie, thème développé par Mme Belkchabane (ANDRU), situation de la recherche, du développement et de l'innovation au sein du groupe Saidal, présentation des potentialités de la wilaya de Constantine. Par ailleurs, la clôture sera marquée par une lecture des ecommandations en plénière et la mise en place du réseau thématique de recherche. A souligner que Mme Benjaballah a estimé que le bilan du département, s'étalant de 1998 à 2008, est jugé positif mais insuffisant. «Il faut approfondir dans le domaine de la recherche scientifique pour qu'il ait un rendement sur l'économie pharmaceutique ou autre.» L'on a procédé, dira-t-elle, à la réalisation de plus de 650 laboratoires et 15 000 chercheurs sont inscrits dans différentes universités du pays.