Comment concilier l'ambition du wali, chaleureusement exprimée à chaque occasion, de restituer son statut de capitale de l'Est à Constantine, et la régression, faite d'incohérences et de non-sens de la première commune de cette même capitale ? Incohérences qui se signalent tant sur le plan de la gestion que sur celui de la préservation même de l'entité publique. Deux dynamiques diamétralement opposées qui confinent cette cité millénaire dans une léthargie durable, puisque l'intendance de la commune et premier chef-lieu de la « superwilaya », s'avère être des plus difficultueuses, elle reste d'autant plus hypothéquée encore par la misère de ses propres ressources humaines. En effet, lors de la dernière session ordinaire de l'assemblée communale (APC), un aperçu succinct, mais fort éloquent, sur la situation désastreuse de l'encadrement de la première commune a été livré par l'élu A. Bachkheznadji, en charge des ressources humaines à l'APC. Le sous-encadrement de la commune est plus que patent, endémique, menaçant même d'ébranler tout l'édifice public, dès lors que l'on apprend que l'APC n'a procédé à aucun recrutement depuis l'année 2005. Les chiffres sont là, s'entêtant à dire tout le mal que ressentent les citoyens quant ils constatent, pour ne citer que ce cas, que les actes qui leur sont délivrés sont truffés de fautes, l'orthographe de leurs noms subit violence, finissant par être happés par les rouages inextricables de l'administration se démêlant pour corriger les torts endurés. A ce jour, l'on dénombre un effectif de 2 653 employés tous corps confondus, dont 423 partis à la retraite. A cet effectif viennent s'ajouter 900 postes accordés au titre du préemploi, 300 à titre de vacation et 200 recrues dans le cadre de l'emploi des jeunes. Ces maigres chiffres disent toute l'indigence d'une commune qui n'arrive même pas à se doter d'une méthodologie scientifique prouvée et de critères normatifs admis pour déceler ses vrais besoins en matière d'encadrement et de recrutement. Faut-il dès lors procéder à un audit extérieur, du fait que l'encadrement de la commune, qui représente 4% seulement de son effectif global, n'a pas les moyens, ni la capacité d'assurer la mission d'intérêt public ? Si cette situation, au demeurant très critique, perdurait, quelle serait alors la réaction du wali ? Irait-t-il, comme semblent le craindre certains élus, jusqu'à geler les prérogatives de l'assemblée locale ? Rien n'est moins sûr pour l'instant, cependant que les supputations et autres appréciations de la vox populi indiquent que les missions assignées à cette assemblée sont assurées par les services du cabinet du wali (?), pour contourner la mollesse et le manque d'efficacité de cette instance, en actionnant au forcing les mécanismes d'une gestion des affaires publiques locales mises sous sa coupe par obligation.