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Souk Ahras. Critique littéraire
Publié dans El Watan le 07 - 05 - 2008

Un séminaire national intitulé « Les méthodes de critique et les défis de l'application pratique » a été organisé, par l'institut des lettres et langues du centre universitaire de Souk Ahras.
Une pléthore d'enseignants de rang magistral et de chercheurs émérites dans le domaine de la critique littéraire y ont pris part, avec l'esprit d'insuffler un sang nouveau chez les étudiants de l'institut et vulgariser, un tant soit peu, des concepts usuels chez les gens de spécialité, mais souvent inaccessibles pour les profanes ou les étudiants. Ahmed Meddes de l'université de Biskra a eu le mérite d'entamer le séminaire par l'analyse du discours poétique du point de vue structurel chez Elya Abou Madhi dans son poème El Massaâ . Walid Bouadila, de Skikda, expliquera, avec illustration, le rapport du poète avec le lieu où il évolue, sa relation symbolique avec la ville comme espace d'inspiration. Considérant le texte comme une entité autonome, une combinaison de structures entretenant des relations d'ordre sémantique, Nabil Benyahia, du centre universitaire de Souk Ahras, considère que l'étude approfondie de ces structures peut éclairer le ou les sens d'un texte choisi, en puisant les arguments nécessaires pour un meilleur accès au monde de la signification. Les docteurs Liamine Bentoumi de l'université Ferhat Abbas de Sétif, Ali Khefif de l'université de Badji Mokhtar de Annaba et le professeur Riad Messis, développeront, respectivement, dans leurs communications la sémiologie narrative, le discours politique et son impact sur les groupes sociaux et l'analyse fragmentée des textes littéraires. De son côté, le docteur Abdelwahab Boucheliha a traité, à sa manière, le concept de l'anti-héro chez l'écrivain Abdelhafid Boualtine. L'option « réactionnaire », en vogue pendant la période postcoloniale, dénuée de sa portée politique, a présenté ce dernier sous son aspect humain, plutôt dramatique oscillant entre rêve de la révolution et révolution des rêves, suggérant ainsi au lecteur de juger lui-même les positions des uns et des autres. D'autres conférenciers, à l'instar de Chérif Habila, Salima Loukam et Mouldi Bechainia ont fait de cette rencontre académique un franc succès, et ce de l'avis des étudiants présents en grand nombre et de plusieurs invités, notamment le président du conseil communal de la culture, Larbi Kadi. Pour l'organisation, le staff de l'institut des lettres et les responsables des deux départements qui le composent n'ont pas démérité les signes de reconnaissance émanant des hôtes de la ville de Saint-Augustin. Faut-il perpétuer de telles rencontres pour que l'université algérienne retrouve sa vocation originelle et se réconcilie avec elle-même ?

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