Les travaux de la conférence internationale sur le raffinage organisée par Naftec, la filiale de Sonatrach, ont débuté hier à l'hôtel Hilton d'Alger. Une vingtaine de compagnies internationales assistent à cette rencontre qui doit aborder, à travers les débats, « les enjeux de l'industrie du raffinage dans un contexte persistant de bouleversement des marchés de l'énergie et les défis des mutations techniques et technologiques auxquelles elle doit répondre dans les années qui viennent », pour reprendre l'allocution du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, lue par le secrétaire général du département. Parmi les compagnies présentes, on peut citer Axens France, Bertin Technologie France, Citac Royaume-Uni, EGPC Egypte, Honeywell USA, IFP/ENSPM France, NNPC Nigeria, Petro SA Afrique du Sud, Samir Maroc, SAR Sénégal, Shell Global Solutions Hollande, Sir Côte d'Ivoire, Sonangol Angola, Sonara Cameroun, Technip Italy, Total France, UOP USA. La demande mondiale de pétrole est caractérisée par la place prépondérante du carburant. L'explosion de la demande de pétrole a mis au premier plan les raffineurs dont les capacités de production n'ont pas suivi historiquement les besoins. Ainsi, selon le ministre, « d'ici 2020, la demande annuelle en carburants hydrocarbures passera de 3,9 milliards de tonnes à 5 milliards de tonnes ». Sur ce plan, l'Algérie dispose d'un plan de développement des capacités de raffinage et, selon le ministre, « le parc de raffinage algérien d'une capacité actuelle de 22 millions de tonnes est en phase de croissance pour atteindre près de 50 millions de tonnes par an en 2014 à la faveur du programme de rénovation des raffineries existantes et de grands nouveaux projets dont une raffinerie de condensat de 5 millions de tonnes entrant en production cette année et une raffinerie de 15 millions de tonnes prévue d'être mise en service en 2014 ». A ce propos, le PDG de Naftec, Akli Remini, a indiqué que « Naftec a lancé un vaste programme de réhabilitation et d'adaptation de ses raffineries pour la production de carburants aux normes européennes. Ce programme, qui concerne ses trois raffineries, Alger, Arzew et Skikda, va permettre de porter sa capacité de raffinage à 27 millions de tonnes par an contre 22 millions de tonnes actuellement ». En plus de la réhabilitation et l'augmentation des capacités de raffinage, la raffinerie d'Alger verra la réalisation de deux unités de production de dernière génération, une unité de reforming à régénération continue et une unité de cracking de fuel d'un million de tonnes par an. A la raffinerie de Skikda, il est prévu une unité de reformulation des aromatiques de 400 000 t/an qui fera du groupe Sonatrach un acteur majeur en Méditerranée pour les aromatiques. Les capacités de production de lubrifiants à la raffinerie d'Arzew seront portées de 150 000 t à 300 000 t. Durant la période 2008-2012, les investissements pour Naftec seront de 4 milliards de dollars. Dans une allocution lue par le vice-président aval de Sonatrach, M. Feghouli, le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, a fait état d'un programme ambitieux pour l'aval. « Dans le domaine de l'aval pétrolier et gazier, nous avons ainsi consacré une enveloppe de 9 milliards USD pour la période 2008-2012, afin de nous permettre de concrétiser cet ambitieux programme. Ces investissements concernent également l'augmentation des capacités de l'outil de raffinage », a-t-il indiqué. Le premier responsable a évoqué deux axes principaux, la réhabilitation et la modernisation des raffineries, pour livrer des produits qui répondent aux spécifications désormais plus sévères en matière de protection de l'environnement, pour améliorer les performances, réduire les coûts et préserver les positions sur le marché international. Le second axe se développe simultanément au premier et permettra d'être au rendez-vous d'une demande interne fortement croissante, estimée à 5% par an, tirée par une croissance économique record et permettra également d'élargir les parts de marché en international.