En raison de la croissance des besoins, et une tendance à la prédominance du diesel, l'Algérie exporte de moins en moins de produits raffinés. Selon le P-DG de Naftec, M. Akli Remini, l'Algérie n'a pas de problèmes de disponibilités en carburants. Les importations d'essence de 2007 sont dues à un arrêt de production de la raffinerie de Skikda, a-t-il ajouté. Naftec satisfera la demande en gasoil et autres carburants en 2008, en dépit du phénomène de dieselisation du parc automobile. À la fin de l'année, Sonatrach réceptionnera la raffinerie de condensat de Skikda, ce qui permettra de couvrir les besoins locaux en carburants en 2009. Mais pour répondre à la demande à moyen et long terme, l'Algérie table sur le plan d'investissement de Naftec et les projets nouveaux de Sonatrach La filiale à 100% de Sonatrach engagera 4 milliards de dollars d'investissement pour la rénovation de son outil de production, principalement dans la modernisation des raffineries de Skikda, d'Arzew et d'Alger. L'objectif de ce revamping des installations est d'augmenter la production de produits raffinés, précisément de porter sa capacité de raffinage de 22 millions de tonnes annuellement aujourd'hui à 27 millions de tonnes/an à l'horizon 2012 ; ce plan d'investissement vise également à adapter l'outil de production pour que les carburants répondent aux spécifications internationales en matière de protection de l'environnement. Par ailleurs, l'augmentation de la capacité de raffinage sera également “poussée” par les projets nouveaux de Sonatrach. C'est ce qui ressort du séminaire international sur le raffinage organisé hier par Naftec, qui a regroupé principalement des représentants de filiales de Sonatrach, de compagnies internationales Total, Shell, de sociétés africaines telles que Sonangol ainsi que des experts internationaux. La journée d'hier a été consacrée aux perspectives de l'offre-demande en produits raffinés en Algérie ainsi qu'aux tendances mondiales du raffinage. “Le parc de raffinage algérien d'une capacité actuelle de 22 millions de tonnes est en phase de croissance pour atteindre près de 50 millions de tonnes/an en 2014 (47 millions de tonnes/an), à la faveur du programme de rénovation des raffineries existantes et de grands projets nouveaux : la raffinerie de condensat de 5 millions de tonnes entrant en production cette année et une raffinerie de 15 millions de tonnes/an susceptible d'être mise en service en 2014”, a souligné en ce sens, le ministre de l'Energie, dans son allocution d'ouverture, prononcée en son nom par M. Feghouli, vice-président de Sonatrach chargé de l'Aval. La tendance est à une croissance des besoins en carburants en Algérie. “À la faveur d'une croissance économique avérée sur le marché national, les consommations de carburants, essentiellement le diesel ont augmenté de 20% sur les cinq dernières années. Ainsi, seuls 50% de notre production sont exportés, contre 70% au début des années 2000”, a indiqué M. Remini. L'Algérie exporte ainsi de moins en moins de produits raffinés en raison de cette croissance de la demande en essences principalement le gasoil. Avec le revamping des installations de raffinage et l'achèvement de la raffinerie de Tiaret, les exportations de produits raffinés pourraient croître de façon significative à l'horizon 2013-2014. Le plan d'investissement de Naftec prévoit également une augmentation de la production de lubrifiants dont la capacité sera portée de 150 000 tonnes/an aujourd'hui à 400 000 tonnes/an, ainsi que des bitumes grâce à des installations de topping de fuel lourd portant la capacité de production à 1 million de tonne/an, permettant de faire face aux besoins du plan de développement des infrastructures, notamment autoroutier, en contexte d'importations massives de ce produit, l'outil de Naftec ne pouvant satisfaire à la demande aujourd'hui. Quant aux tendances mondiales, le constat est à une stagnation des capacités de raffinage dans le monde et à une concentration de nouveaux projets au Moyen- Orient et en Asie, a observé M. Favennec, expert à l'Institut français du pétrole. N. Ryad