Cinq accusés, dont une fille, un agent d'état civil à la mairie et deux ressortissants maliens, ont comparu, samedi dernier, devant le tribunal criminel de Tizi Ouzou. Les charges retenues contre eux sont la falsification de documents administratifs et la détention de matériel de fabrication de faux billets de banque. Le verdict rendu, tard dans la soirée, fait état d'un acquittement pour quatre accusés, tandis que le cinquième, O. Omar, écope de trois ans de prison ferme. Au préalable, lors de son réquisitoire, le procureur de la République avait requis une peine à perpétuité pour l'ensemble des accusés. Selon l'arrêt de renvoi, lors de la perquisition opérée dans la chambre de l'étudiant malien, Camara Ishak, à la cité universitaire de Hasnaoua, les agents de la police ont trouvé deux passeports et du matériel ainsi que des produit de fabrication des billets de banque, alors que Camara Ishak persiste que ce matériel a été découvert dans le bloc sanitaire de la même résidence. Pour revenir à l'origine de cette affaire, le document de la chambre d'accusation relève que tout a commencé lorsque la nommée A. Ferroudja, étudiante au département de langue et culture amazigh, s'est entendue avec O. Omar, principal accusé, sur le projet d'ouverture, en février 2006 en commun d'un atelier de couture à Tizi Ouzou. Lors de l'audience, A. Ferroudja a déclaré qu'elle s'est fait arnaquer par O. Omar. « Il m'a demandé de lui ramener une somme de 90 000 DA pour l'achat du matériel, étant donné qu'il m'a dit que la question du local n'était plus un problème. Chose faite, je lui ai donné cette somme, mais, quelques jours plus tard, il me demande d'acheter deux lignes téléphoniques de type WLL, une en mon nom, une au nom de ma mère. Mais, au bout de quelques mois, rien n'a filtré sur l'avancement de notre projet. Au contraire, O. Omar me fera savoir qu'il a dépensé l'argent que je lui ai remis, alors que les appareils téléphoniques étaient chez lui. A mon étonnement, je découvre une facture de 590 000 DA et c'est à ce moment là que j'ai décidé de déposer plainte. » Toutefois, O. Omar a nié en bloc les propos de A. Ferroudja. « Oui, effectivement, j'ai connu cette fille à Hasnaoua dans le cadre d'une relation amicale seulement. Mais elle ne m'a pas donné d'argent ou de matériel téléphonique », a-t-dit. Interrogé par le juge sur sa relation avec les deux ressortissants maliens, le même accusé affirme avoir eu des rapprochements avec les deux Africains, notamment avec Camara Ishac Mohamed junior qui lui a remis une procuration pour récupérer sa voiture, un véhicule en provenance de France, au port d'Alger. Il s'est avéré que la procuration a été légalisée en l'absence du signataire. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'agent d'état civil qui a procédé à la légalisation du document a été, lui aussi, écroué. Camara Ishak a confirmé, tout comme son camarade H. Makalo, que O. Omar leur louait les deux téléphones pour appeler surtout vers l'étranger.