Contre toute attente, le procès en appel des délégués du mouvement citoyen du Sud a débouché sur la confirmation des condamnations allant de 8 mois de prison avec sursis à 8 mois de prison ferme prononcées le 25 octobre dernier par le tribunal correctionnel de Ouargla à l'encontre des accusés dont six ont déjà purgé leur peine. Ahmed Ghoul est, quant à lui, toujours sous mandat de dépôt tandis que Hafnaoui son frère, présent au procès après convocation de la cour, avait bénéficié d'un acquittement lors du même procès. Le procès en appel s'est déroulé dans une salle archicomble, un collectif d'avocats de la défense de Ouargla et d'Alger dont Me Noureddine Benissaâd, représentant la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme (LADDH) et l'Observatoire international de la protection des droits de l'homme. La plupart des accusés se sont présentés librement à la barre après leur remise en liberté, trois jours plus tôt. Les prévenus ont nié toute atteinte à la sécurité du pays et réitéré la première version des faits, à savoir que « ledit communiqué n'était en fait que la version finale des principales revendications citoyennes d'après les émeutes de février dernier ». Les plaidoiries s'articuleront autour de l'inconsistance du dossier sur les plans juridique et pénal. Un dossier vide et sans preuves tangibles sur des accusations non moins vides, selon les avocats. Finalement, le juge s'est aligné sur la demande du ministère public concernant le maintien des peines, mais accusés et avocats, déçus par le refus d'une relaxe, sont décidés à continuer leur combat et comptent introduire un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême. Rappelons enfin que l'un des trois délégués encore emprisonnés, en l'occurrence Abdesslem Tarmoune, a été évacué vers l'hôpital Mohamed Boudiaf de Ouargla suite à un malaise à l'issue du procès.