Au niveau du chef-lieu, comme dans les 34 communes de la wilaya, les infractions à la réglementation et lois en vigueur sont criardes. Les textes régissant l'insertion et le bien-être des personnes handicapées en Algérie existent depuis le 8 mai 2002. A Guelma, la réglementation a été purement et simplement reléguée au second plan. Les personnes à mobilité réduite sont entravées dans leur vie quotidienne. En effet, la normalisation architecturale et aménagements de la voie publique, des locaux d'habitation, scolaires, universitaires, administratifs, de justice, pratique religieuse, soins, lieux réservés aux activités culturelles, sportives et loisirs, entre autres, n'ont pas été réalisés à Guelma en vue de faciliter l'accessibilité aux appareillages des personnes à mobilité réduite. Mais encore, des omissions outrageantes en matière d'accès au transport en commun (bus avec plan incliné), au moyen de communications et d'informations se font lourdement ressentir par les quelque 1 000 handicapés à Guelma-ville, et probablement, huit fois plus à travers la wilaya de Guelma, ce que nous confirme Allel Bentoumi, président de l'association Promotion et protection des handicapés moteur de la wilaya de Guelma, qui nous a reçu, hier, dans son atelier de ferronnerie en guise de bureau d'association. A ce sujet, il déclare : « Comme vous le constatez, je suis moi-même handicapé moteur, donc je sais ce qu'endurent les personnes à mobilité réduite à Guelma. Nos revendications sont légitimes, telles le droit au travail, la formation professionnelle, la couverture sociale, prévoir une retraite anticipée à 100% pour les non-salariés… Concernant les soins, nous souhaitons une prise en charge complète, remboursable à 100%, au niveau des stations thermales et centres de rééducation fonctionnelle, contrairement aux 80% appliqués actuellement. Nos requêtes visent également la gratuité et la réduction du prix des transports : terrestre, maritime et aérien (national et international) ». Ainsi, à Guelma-ville, encore moins à travers les 34 communes de la wilaya, les infractions à la réglementation et lois en vigueur sont criardes. En matière de logement, l'octroi d'un appartement, situé au premier niveau, n'est pas systématique pour les personnes à mobilité réduite ou en ayant la charge, lors de décisions d'affectation. En matière d'emploi, selon la loi, tout employeur devrait consacrer au moins 1% des postes de travail aux personnes handicapées dont la qualité de travail est reconnue, ce qui n'est franchement pas le cas à Guelma. Notons enfin que l'Algérie, à l'instar de tous les Etats membres de l'ONU, a été invité à signer, le 30 mars 2007, la convention sur les droits des personnes handicapées. L'Algérie, contrairement à la Tunisie, n'a pas ratifié le texte ; elle ne devient pas « Etat membre » ou « Etat partie » à la convention, et par conséquent, ne s'engage pas à mettre en pratique dans ces lois nationales les principes énoncés dans la convention. Elle est, cependant, signataire pour montrer son approbation politique et son intention d'obtenir la ratification par le corps législatif.