L'Algérie a repris la main dans la médiation entre autorités et rebelles touareg maliens après quelques semaines de suspension, montrant qu'elle est un acteur clé pour les discussions sur la paix dans le nord du Mali après l'attaque la plus meurtrière depuis des années. Vendredi, des proches de la présidence malienne et du chef touareg entré en dissidence, Ibrahim Ag Bahanga, avaient annoncé que l'ambassadeur d'Algérie au Mali, Abdelkrim Gheraieb, avait pris contact avec les deux parties pour relancer le processus de paix. Cette annonce intervenait deux jours après l'assaut de rebelles touareg contre le poste militaire d'Abeïbara (150 km de Kidal, nord-est). Bilan officiel : 32 tués, dont 15 militaires, et 31 blessés. L'attaque était le fait des rebelles d'Ag Bahanga, récemment rejoints par des membres de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (ADC), mouvement qui avait signé en 2006 avec Bamako un accord de paix sous l'égide de l'Algérie. Cet accord ayant été malmené par des accrochages et enlèvements – des dizaines de personnes demeurent otages –, Alger avait de nouveau entrepris une médiation qu'elle avait suspendue après des critiques de la presse malienne et l'irruption dans le dossier de la Libye. Par ailleurs, des militaires blessés d'Abeïbara ont été transférés dans un hôpital algérien, selon un responsable chargé du suivi de l'accord d'Alger.