Ce n'est pas la première fois que le Conseil des églises chrétiennes prend la plume pour dire son inquiétude face à la situation faite aux étrangers, cela a déjà été fait notamment en 2006. Mais cette fois, le ton des églises catholique, protestante et orthodoxe est vif et ferme. Le 14 mai dernier, pour son 20e anniversaire, le Conseil s'est fendu d'un texte virulent, à quelques semaines de la présidence française de l'Europe pour six mois. Le cardinal de Paris, André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, le pasteur Claude Baty (président de la Fédération protestante de France et enfin le président de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France le métropolite Emmanuel veulent alerter le gouvernement français et l'opinion publique des « droits des immigrés, des sans-papiers et du droit d'asile ». L'intervention tonitruante peut être résumée en cinq points. Premièrement « il ne peut y avoir de traitement durable de l'immigration sans véritable réduction des inégalités entre les pays du Nord et du Sud. S'ils pouvaient vivre dignement dans leur pays avec leurs familles, beaucoup n'émigreraient pas au péril de leur vie ! ». Le deuxième point fustige la perception des « politiques migratoires de manière négative et répressive ». Les églises expliquent d'autre part que : « Les personnes sans papiers ne sont pas sans droit : vivre en famille, accéder aux soins, scolariser ses enfants sont des droits fondamentaux qui doivent être respectés. » Le quatrième point touche un aspect sensible : « L'allongement de la durée de rétention, la banalisation de la privation de liberté, les perspectives d'interdiction de retour en Europe pour de longues durées constituent autant de sujets de préoccupation. Le placement en rétention des personnes vulnérables, notamment des familles et des mineurs, est un sujet des plus sensibles. Enfin, cinquièmement : « Nous réaffirmons en tant qu'églises chrétiennes que le droit d'asile est non seulement un droit fondamental mais aussi un devoir d'accueil et d'hospitalité. »
