L'affichage des listes provisoires des 700 logements sociaux de la ville de Sétif est une nouvelle fois renvoyé aux calendes grecques. Le transfert du dossier de l'APC vers la daïra chargée désormais de l'opération, conformément aux nouvelles dispositions contenues dans le décret du 24 octobre 2004 est l'autre cause de ce report qui attisera davantage le désarroi des 24 000 demandeurs. Au vu des données transmises par la défunte commission communale, la mission de la nouvelle équipe ne sera guère aisée. Au 9 novembre 2004, l'équipe communale avait étudié 6363 dossiers, 2954 cas sociaux prioritaires ont été recensés, 1100 dossiers font actuellement l'objet d'une enquête administrative, et ce, auprès des institutions concernées, telles que la CNEP, l'OPGI, l'agence foncière et la CNL pour ne citer que celles-ci. « Ce report n'arrange pas les affaires des familles qui vivotent depuis des décennies dans des conditions inhumaines qui n'offusquent outre mesure pas les responsables concernés », nous confie un groupe de citoyens rencontrés hier au siège de l'APC en quête d'une énième audience. Ces citoyens qui ne croient plus aux promesses des élus enfoncent de clou. « La patience a des limites. On ne peut vivre continuellement avec les éternelles promesses des élus. On les invite à venir voir de visu dans quel trou à rats nous vivons », disent-ils non sans colère. Il convient de souligner que la capitale des Hauts-Plateaux souffre à l'instar d' autres centres urbains de la wilaya de l'augmentation de l'habitat précaire qui aggrave la question du logement. Selon les dernières statistiques de l'APC de Sétif, l'on a dénombré à la périphérie de la ville 387 habitations précaires où s'entassent 213 familles. A l'intérieur de la cité, la situation n'est guère reluisante. On compte, d'après les chiffres arrêtés en janvier dernier, 653 maisons menaçant ruine. Le projet des 5000 logements par an peut être une solution au problème à condition que les chargés du dossier prennent le taureau par les cornes. Notons, par ailleurs, que l'objectif essentiel de ces nouvelles mesures prises par le gouvernement est d'accélérer la livraison des logements achevés. Les pouvoirs publics ont avancé le 31 décembre 2004 comme date butoir pour la livraison de 55 000 logements recensés au 30 novembre dernier, et ce, au niveau national. Cette échéance, s'apparentant à un ultimatum, sera -t-elle respectée par les gestionnaires de l'antique Sitifis ?