La fourrière municipale vient d'être à moitié ravagée par un incendie. Qui s'en occupera ? L'APC, à qui est dévolue la charge de gestion du lieu ? Ou alors la justice, puisque les 35 véhicules endommagés y avaient été parqués sur sa décision ? Cet incendie aura néanmoins dévoilé à l'opinion constantinoise les dessous d'une gestion pour le moins des plus controversées de cette fourrière. En effet, en plus du carré réservé à la justice et dans lequel se trouve, outre les véhicules brûlés, des containers bourrés de cuivre et saisis depuis des années, 500 autres véhicules y sont garés, sans que le gardiennage n'y soit sérieusement assumé. Des véhicules ont été dernièrement « désossés », et des gardiens sont poursuivis par la justice pour vol qualifié ; d'autres complices ont été pris en flagrant délit de recel de pièces indûment arrachées des véhicules. Cette situation suscite le courroux des citoyens, dont les voitures sont mise à la fourrière, et de ceux qui pourraient se voir confisquer leurs véhicules un jour ou l'autre. Ils s'inquiètent, non sans raison, du peu de sérieux avec lequel est préservé ce lieu. Ces appréhensions sont légitimées par le fait que la commune est défaillante, puisque n'assignant à la surveillance du lieu que trois gardiens, recrutés dans le cadre du préemploi, alors que la zone est connue pour son insécurité. Les flammes auront éclairé une autre zone d'ombre, à savoir que la commune s'est rendue coupable d'un manquement flagrant aux mesures de sécurité, du fait que les extincteurs mis à la disposition des gardiens étaient inutilisables, car jamais rechargés. Qu'est-ce à dire alors ? Sinon que cette situation est doublement dramatique pour les propriétaires des véhicules perdus, et surtout pour toute la ville, puisque maintenant l'on est averti : les services communaux ne sont pas aptes à protéger ce bout de terrain vague, et encore moins habilités à gérer une fourrière moderne. C'est finalement toute la gestion de la chose publique qui est « mise en fourrière » en attendant des jours meilleurs, ou alors des incendies plus « lumineux », tant ils dévoileront et mettront sous les feux la « toute grande incompétence » de nos gestionnaires.