Qu'est devenue la capitale après la clôture de l'événement « Alger, capitale de la culture arabe ? » Toujours cette indigence culturelle qui fut sa marque avant et même pendant les festivités de cette année qui a tenu en haleine le « gotha » artistique de la ville et d'ailleurs. Les promesses de floraison d'activités artistiques n'ont guère été tenues. Mais, il ne faut pas s'y méprendre, ce ne sont pas là les propos d'un anxieux, ne broyant que du noir. Des structures, il en existe et il y en aura toujours, surtout avec l'ouverture annoncée de salles de cinéma longtemps fermées au public, s'enorgueillit-on. Réplique acerbe : ce qui fait défaut, ce sont de bons gestionnaires qui ne se contentent pas de réceptionner des structure, sans y installer, comme l'affirme un écrivain connu dans les colonnes d'un confrère, du sens. Le public, lui, préfère ne pas y mettre les pieds. Ceux qui vont à la rue Larbi Ben M'hidi à Alger-centre « ont dû » certainement remarquer l'ouverture d'un musée d'art moderne, le bien nommé MAMA. Les promeneurs venus dans cette rue marchande y font une petite incursion, sans trop s'attarder. « Du temps où la structure était une galerie marchande, un souk el fellah, les Algérois s'y bousculaient ; la vocation nouvelle et opportune de galerie d'art n'a pas maintenu la cadence des années quatre-vingts », relève-t-on. L'Historiel, situé plus loin sur la même rue, que l'on a voulu faire intégrer à un « circuit culturel », qui commence à partir du Théâtre national pour rejoindre le musée-galerie et de là l'Office Riadh El Feth à El Madania, n'en est qu'aux échafaudages. Serrée dans un environnement « hostile », cette bizarrerie architectonique verra sa plaque disparaître avant qu'elle soit ouverte au public féru d'histoire. Autre musée, même destin, atteste-t-on. Mais est-ce la faute à la communication et au manque d'engouement des Algérois ? Pas si sûr. A part les quelques affiches n'attirant pas grand monde et les articles-encarts publiés dans la presse, rien n'incite à visiter ces endroits. Réalité amère néanmoins visible et qu'il faut applaudir : des centres culturels de pays étrangers « font plus » que le département de la culture, trop occupé à ses cérémonies où les « besbousset » font office de communications. Le gros bourg qu'est devenu Alger restera, par la faute des gestionnaires, dans la préhistoire de la culture. Lorsque l'on sait que même les espaces de sociabilité qu'étaient les cafés et autres bars ne sont plus ce qu'ils étaient, on ne peut finalement que désespérer de l'avenir de la culture.