Le problème ne cesse continuellement de pénaliser les habitants de la région. La RN24, reliant la ville de Tigzirt à la capitale via Dellys, demeure toujours fermée près de Mazer. Ainsi donc, aujourd'hui et depuis 1995, cette situation n'est pas sans conséquences sur l'économie des villes de la Kabylie maritime. Ces dernières se trouvent, hélas, enclavées car, faut-il le préciser, ce tronçon routier aurait pu incontestablement constituer, s'il venait à être rouvert, l'un des moyens susceptibles de contribuer d'une manière ou d'une autre à redonner une nouvelle dynamique commerciale pour les villes du littoral. Après plusieurs requêtes initiées particulièrement par les citoyens sous l'égide des comités de villages, adressées aux autorités locales, le problème vient de faire l'objet d'une question orale au niveau de l'Assemblée nationale. En effet, un député de la région vient d'interpeller les hautes instances de l'Etat sur la question. Il a, en effet, saisi le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. « La RN24 reliant la capitale à la wilaya de Béjaïa par le littoral est fermée dans l'axe Dellys-Tigzirt. Ce fait perdure depuis 1995 et a connu une évolution en dents de scie, situation paradoxale qui ne justifie nullement l'enclavement d'une région connue pour son inestimable potentiel touristique », a expliqué le Dr Achour Imazatène. Dans son intervention, le même parlementaire rappelle : « Cette route qui a été fermée une première fois, de manière conjoncturelle, par les pouvoirs publics en 1995 pour des impératifs sécuritaires, a été rouverte quelques mois après. Il a été ensuite, procédé à sa fermeture pour une courte durée. Or, contre toute attente et en dépit du discours officiel triomphaliste sur le rétablissement de la sécurité, cette route nationale est irrémédiablement fermée à ce jour », ajoute le même membre de l'APN qui estime, dans le même contexte que « cette mesure qui s'inscrit en porte-à-faux du discours ambiant ne trouve plus de fondement dans les raisons qui ont présidé initialement à la fermeture de la RN24, d'autant qu'elle serait de toutes les routes nationales, l'unique à souffrir de ce blocage ». Le Dr Imazatène revient, avec insistance, sur les conséquences qui ont découlé de cette fermeture. Selon lui, « nul n'ignore que l'enclavement des zones concernées a induit des conséquences non négligeables tant sur le développement économique et social que sur le quotidien des populations des communes côtières de la wilaya de Tizi Ouzou. Le blocage de ce réseau routier a davantage paralysé les daïras de Tigzirt et d'Azeffoun, dont il a accentué l'isolement, alors qu'elles sont réputées pour leurs richesses touristiques ». Sans doute, le problème en question a répercuté de façon remarquable ces dernières années sur le nombre d'estivants qui fréquentent ces deux stations balnéaires, il a été revu, d'ailleurs, à la baisse. Les raisons sont, à coup sûr, liées au problème en question. Et pour illustrer cet état de fait, le député de Tizi Ouzou relève : « Pour se rendre à Dellys, voire Alger, les usagers sont condamnés à faire presque le double du trajet initial. Quelles sont les raisons qui empêchent, aujourd'hui, la réouverture de la RN24 », s'interroge-t-il.