Voie ferrée, routes, stade et gaz de ville, autant de projets en attente de réalisation. Plusieurs projets structurants ont été prévus dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un grand nombre d'entre eux ne sont pas remis dans les délais. II existe aussi des problèmes qui freinent totalement la machine économique locale. Celle-ci demeure encore à la merci de divers facteurs dont la responsabilité est partagée par les populations et les autorités. Au chapitre de inconvénients qui entravent le développement économique local, on peut citer l'exemple de la fermeture de la RN 24 reliant le littoral de la wilaya vers Alger par Dellys. La fermeture de ce tronçon routier a été à l'origine de la grève des commerçants de la ville de Tigzirt pendant la dernière saison estivale. Ils réclamaient sa réouverture. Ils expliquent que depuis sa fermeture en 2000, la région à été économiquement asphyxiée. La route menant vers la capitale était la voie par laquelle arrivaient les touristes. Le destin de Tigzirt est aussi partagé par la ville d'Azeffoun au nord-est de la wilaya. Les pouvoirs publics, de leur côté, justifient cette fermeture par la dégradation de la situation sécuritaire dans le massif de Mizrana. Un argument qui ne semble plus convaincre les protestataires qui s'étonnent du fait qu'elle demeure la seule à rester encore fermée. La colère des professionnels ne faiblit pas. Les commerçants se voient opposer une fin de non-recevoir lorsqu'ils transmettent leurs doléances aux autorités locales. C'est le cas quand ils s'adressent à la wilaya. Pourtant, celle-ci devrait se bat-tre pour la réouverture de la route. Cette entrave n'est pas la seule à handicaper le développement local. L'autre problème qui pénalise la région réside dans les oppositions des populations à l'édification des projets structurants. Rien qu'à Tigzirt, ce phénomène est à l'origine de la paralysie de l'activité économique à quoi s'ajoute le manque de voies de communication. Après une tentative d'alimenter la région en gaz de ville via Dellys, les autorités, qui ont modifié le tracé pour cause d'activité terroriste, ont décidé de faire transiter le réseau par la daïra de Makouda. C'était compter sans la farouche opposition des propriétaires de terrains devant accueillir ces canalisations. A ce jour, le projet reste en suspens. Ce phénomène est récurrent. Il menace le développement de toute la région. Une grande partie des projets structurants accusent des retards à cause des oppositions. En plus de cette réaction de la population, il y a le laxisme des pouvoirs publics et l'absence de volonté à trouver des solutions juridiques. Tous ces écueils ont asséné le coup de grâce à la vie économique de la wilaya. Pour illustrer cet état calamiteux, il n'y a qu'à énumérer quelques grands projets annoncés en grande pompe mais qui demeurent encore en léthargie. II y a d'abord la voie ferrée qui devait relier la ville de Tizi Ouzou à Azazga. De son côté, le tronçon routier qui devait relier Tizi Ouzou à Azeffoun via Azazga se heurte à des oppositions de la population. Quant au projet du stade de 50 000 places, il fait du sur- place, puisque il est toujours dans les tiroirs de la commission nationale des marchés. L'alimentation en gaz de ville fait aussi défaut. Plusieurs communes ne sont pas encore reliées au réseau d'alimentation bien qu'elles soient inscrites au programme depuis des années. Il y a de nombreux autres projets en attente de réalisation. Cela suscite l'interrogation sur le manque de volonté des pouvoirs publics à chercher des solutions radicales. Il est aussi à se demander pourquoi les populations continuent à s'opposer à leur propre développement.