Les enjeux à venir ont peut-être aussi dicté la nécessité de cette coopération qui va être orientée vers les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. Un accord cadre sur le nucléaire sera probablement signé durant la visite du chef du gouvernement français, M. Fillon, a déclaré hier le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, lors d'un point de presse organisé à Alger au siège du ministère. Le ministre, qui a animé le point de presse en compagnie de Jean Luis Borloo, ministre d'Etat français de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, est revenu sur les sujets qui ont fait l'objet d'entretiens dans la matinée entre les deux délégations : « Nous avons abordé plusieurs sujets dont le nucléaire et nous allons confirmer la signature de l'accord cadre prochainement durant la visite du chef du gouvernement français, M. Fillon. » Cette visite, confirmée du côté algérien par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, mercredi dernier, devrait aussi donner lieu à la signature d'un autre accord de coopération dans le domaine militaire. Lors du point de presse, M. Borloo a estimé qu'il fallait laisser le soin au Premier ministre français et aux autorités algériennes le soin de dévoiler le contenu de l'accord sur le nucléaire le moment venu. D'autres sujets importants ont fait l'objet de discussions hier matin, selon le ministre de l'Energie. Il s'agit de l'efficacité énergétique, domaine dans lequel les deux parties ont décidé de continuer à collaborer avec une opération qui existe déjà entre l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEM) du côté français et l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE) du côté algérien. L'opération consiste en la mise en place d'un observatoire de la maîtrise de l'énergie. Le solaire a constitué l'autre sujet dominant des discussions. « Nous allons aussi renforcer notre coopération dans le domaine du solaire avec la constitution d'un groupe de travail pour définir les axes de coopération », a indiqué le ministre de l'Energie. Le projet de société de lutte contre la pollution marine par les hydrocarbures lancé en 2004 par l'Algérie (OSPREC-Oil Spill Response Company) a aussi été présenté à la partie française. Le ministre a indiqué que l'Algérie souhaitait que ce projet soit intégré dans le cadre de l'union pour la Méditerranée. Le ministre a relevé le constat fait par les deux délégations sur la grande présence des sociétés françaises qui activent dans l'exploration des hydrocarbures, la pétrochimie, avec le projet commun de Total et Sonatrach, la production électrique, avec la présence d'Alstom, et la coopération dans le domaine de la formation entre l'IFP et l'IAP. Le ministre a estimé que « la coopération est excellente » avant d'ajouter : « Nous allons nous y atteler pour que cette coopération se solidifie et se renforce dans le futur. » De son côté, le ministre français a indiqué que sa visite a été l'occasion de présenter les grandes lignes de la présidence française de l'Union européenne qui sera marquée à 75% par le sujet de l'énergie. Concernant la coopération dans le domaine solaire, le ministre a relevé que l'Algérie, grand pays producteur d'énergie, s'est engagé résolument vers les énergies renouvelables en citant le projet hybride solaire-gaz de Hassi R'mel. A ce propos, il a indiqué : « Nous allons mettre tous nos moyens, au niveau de l'union pour la Méditerranée et au niveau bilatéral, pour trouver la meilleure organisation pour développer la recherche opérationnelle sur l'énergie solaire à grande concentration. » Le projet de l'OSPREC a sa place dans l'UPM, selon le ministre français. En matière de coopération intercontinentale Europe-Afrique, le ministre français a évoqué le projet d'une plateforme de convergence sur les rejets de dioxyde de carbone et le réchauffement climatique. Le ministre français qui a évoqué l'exemple de capture et de séquestration du dioxyde de carbone du gisement de gaz de In Salah, reconnu comme expérience très importante dans le monde et un moyen plébiscité par les plus grandes académies scientifiques dans le monde, a fait part de son accord pour que les projets portés par l'Algérie soient intégrés dans l'UPM. Jean Luis Borloo doit justement effectuer aujourd'hui une visite sur ce site. Au vu des projets en commun, la coopération entre l'Algérie et la France semble atteindre sa vitesse de croisière dans le domaine sensible de l'énergie. Les enjeux à venir ont peut-être aussi dicté la nécessité de cette coopération qui va être orientée vers les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique.