En attendant de l'ouverture du dossier portant sur la tentative française de convaincre l'Algérie de l'intérêt du projet d'Union pour la Méditerranée (UPM) , aujourd'hui , lors d'un tête-à-tête avec le président Bouteflika. Notamment la participation de président de la République, au sommet de 13 juillet à Paris pour le lancement de ce projet, la France et l'Algérie ont signé, hier, deux accords de coopération dans les domaines de la défense et du nucléaire civil, scellés lors de la visited'Etat de Nicolas Sarkozy en décembre 2007 en Algérie. Un mémorandum de coopération financière a également été paraphé afin de lever les multiples obstacles juridiques qui compliquent la tâche des entrepreneurs français en Algérie.Un moment qualifié d'historique et de représentatif de la transformation des relations bilatérale par M. Fillon. Lors d'une réunion de travail avec son homologue, M Belkhadem, il a déclaré qu'«il n'y a pas de manifestation plus claire de la volonté de la France d'établir un partenariat exceptionnel avec l'Algérie». A souligner que l'accord sur l'"utilisation et le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques", est le premier de cet envergure avec un pays arabo-musulman. Il porte sur la recherche fondamentale, le transfert de technologie, la formation, la production d'électricité, la prospection et l'exploitation de l'uranium. L'Algérie pourrait ainsi se doter d'une centrale nucléaire à l'horizon 2020.Quant à l'accord de défense, qui prévoit notamment une coopération dans la formation et la santé militaire, il pourrait, pour sa part, ouvrir la voie à de futurs contrats d'armements.Selon le responsable français, «il faut que nous examinions ensemble toutes les opportunités de coopération industrielle dans le domaine de l'armement». Revenant sur l'UMP, M. Fillon a indiqué qu"il faut que la coopération entre la rive Sud et la rive Nord soit plus efficace, plus équilibrée", expliquant que "la meilleure réponse" aux tensions au Proche-Orient, "c'est le dialogue, le développement" dans le cadre de l'UPM.Pour sa part, le chef du gouvernement, M. Belkhadem, qui n'a pas évoqué le dossier pour l'heure, a interpellé son homologue français sur «la nécessité d'une plus grande fluidité dans la circulation des personnes entre les deux pays». «On ne peut imaginer des relations économiques, culturelles, universitaires et autres sans prendre en compte les échanges humains et la nécessité d'une plus grande fluidité dans la circulation des personnes entre les deux pays», a dit M. Belkhadem à M. Fillon lors d'une séance de travail.Soulignant la présence en France de très nombreux Algériens, il a estimé que "les échanges multiformes entre l'Algérie et la France ne peuvent avoir tout leur sens s'ils sont amputés de leur dimension humaine". "Je suis sûr que vous partagez avec moi cette préoccupation", a-t-il conclu sur ce thème, "et que nous travaillerons ensemble à approfondir les avancées déjà enregistrées dans ce domaine ces deux dernières années". M. Belkhadem a également déclaré que "l'Algérie suit avec attention tous les développements relatifs à la situation de l'Islam de France". Ajoutant qu'Alger, "souhaite que la communauté algérienne, qui est la composante la plus importante de la communauté musulmane en France, trouve une représentation juste et équitable dans toutes les instances du culte musulman en France".Sur le plan économique, M. Belkhadem a sollicité l'aide de la France, membre influant dans l'UE, pour faciliter l'accès de l'Algérie à l'OMC, affirmant le souci des autorités algériennes de contribuer également à la sécurité énergétique de la France. Sur les questions internationales, il a rappelé la position de l'Algérie par rapport à l'attachement au principe de l'auto-détermination pour le Sahara occidentale. Il a aussi confirmé l'attachement de l'Algérie à l'initiative arabe de Beyrouth, mécanisme de règlement de conflit israélo-arabe. Pour sa part, le premier ministre français a souligné que son staff est là pour mettre en pratique tous les engagements puis par les deux présidents et des accords importants seront signés et concerneront le nucléaire et la défense. Pour les questions de l'histoire, il a rappelé les initiatives de la France pour l'ouverture des archives, la création de la fondation de la mémoire comme gestes de bonne volonté. Concernant la représentativité de la communauté algérienne au Conseil du culte musulman et la circulation des personnes, il s'est dit que la France partage les mêmes soucis, et a tenu au maintien des Algériens au sein du conseil. Précisera : "Nous avons beaucoup ouvert notre pays, nous sommes dans une perspective d'augmentation de l'accueil des Algériens en France", précisant que la France avait octroyé 126 000 visas en 2006 contre 50 000 en 1995.A noter qu'en plus de 6 membres du gouvernement français, notamment les ministres de la Défense, l'Economie et l'Enseignement supérieur, et de l'aménagement du territoire et des collectivités territoriales une vingtaine de patrons accompagnent M. Fillon. Deux entreprises, le cimentier Lafarge et l'électricien Schneider, devraient conclure, en marge de la visite, le rachat de deux sociétés algériennes privatisées.