Les immigrés travaillant en France transfèrent annuellement 8 milliards d'euros, selon une étude de la caisse d'épargne française, rendue publique début 2007. Un montant énorme qui représente 0,5% du PIB français. En 2003, plus de 3,15 milliards d'euros ont été transférés de France vers l'Algérie. Une bonne partie de cette somme, soit 1,8 milliard d'euros, est passée par le secteur informel. Le rapport relève qu'un cinquième des Algériens envoie de l'argent à sa famille. Les familles l'utilisent généralement pour des besoins « primaires ». Ainsi, selon la Banque africaine de développement (BAD), 75% de ces fonds sont consommés pour la santé ou des dépenses de consommation courante. L'étude note que l'argent transféré n'est pas investi dans des projets de développement. Pourtant, la loi française sur l'immigration de 2006 comprend plusieurs propositions d'aide aux émigrés pour investir dans leur pays d'origine. Cette loi contient aussi un volet sur la création d'un compte d'épargne de codéveloppement qui donne la possibilité à un émigré d'épargner son argent en bénéficiant d'exonération fiscale. Une des principales propositions du plan est d'encourager les migrants à avoir un compte bancaire dans leur pays d'origine et dans le pays d'accueil par le biais de comptes miroirs qui impliqueraient un partenariat entre les deux banques concernées. Cela faciliterait les transactions d'argent. Ainsi, les banques seraient mieux informées sur cette catégorie de clients. Ces comptes miroirs permettront aux citoyens franco-algériens, voire algériens désirant investir en Algérie d'avoir plus facilement accès au crédit, car souvent ils n'y ouvrent pas droit. Les banques algériennes leur refusent des crédits en mettant en avant le manque d'information à leur sujet, indique-t-on dans le rapport de la caisse d'épargne. Avec les comptes miroirs, un immigré pourrait autoriser des membres de sa famille en Algérie à retirer de l'argent de son compte. Un tel dispositif offre par ailleurs l'avantage de réduire les coûts de transfert. Les immigrés n'auront plus besoin de payer le surplus d'une société de transfert. Dans le même sillage, le projet préconise l'usage du SMS ou d'internet pour transférer cet argent entre les banques. Le groupe de la Caisse d'épargne a d'ores et déjà signé la convention pour la mise en place du compte d'épargne de codéveloppement. Il attend toujours l'aval du ministère de l'Economie français pour lancer le projet.