Les transferts financiers à destination des pays de la région MENA (Proche-Orient et Afrique du nord) sera marqué cette année par une baisse de 7%. En effet, lors de la réunion des experts régionaux arabes sur l'immigration internationale dont les travaux ont débuté lundi au Caire, le représentant régional du Proche-Orient à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Chahid El Haq a indiqué que la crise économique mondiale a fortement impacté les transferts des migrants de telle sorte qu'en 2009 ces derniers baisseront de 7 % à destination de la région Mena . Aussi, les transferts en provenance des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devraient baisser de 9%. Dans son exposé, Chahid El Haq a indiqué que la crise financière mondiale affectait la région arabe à travers trois canaux, à savoir la baisse des prix du pétrole, le recul de la demande et du volume du commerce international et la baisse des investissements. Concernant l'immigration, l'intervenant prévoit une baisse du flux de nouvelles migrations vers les économies développées en raison des difficultés économiques. La contribution de la main-d'œuvre étrangère aux économies arabes demeurera stable ou enregistrera une baisse relativement faible, a-t-il souligné, ajoutant que le taux de chômage dans les pays arabes a atteint 9,4% en 2008. Pour rappel, et selon un récent rapport de la Banque mondiale, les envois de fonds ne dépasseront pas 290 milliards de dollars en 2009, contre 305 milliards de dollars en 2008. Le directeur général de l'Institut d'études méditerranéennes à Paris, M. Radi Medab, a révélé que les transferts des immigrés nord-africains en France avoisinent les 10 milliards d'euros annuellement. M. Radi Medab a assuré que les immigrants marocains viennent en première position avec un total de 5 milliards suivis des Algériens avec 4 milliards et les tunisiens avec un milliard d'euros. Il explique en revanche que l'Algérie n'a pas investi dans ces transferts, assurant que le montant global transféré vers ces trois pays dépasse de dix fois les aides financières octroyées par l'Union européenne pour le développement. Notons que dans le cadre du projet de création d'un instrument de financement de projets de développement en Méditerranée, dix établissements financiers, rejoints par la Banque africaine de développement (BAD), se sont constitués en comité présidé par la Caisse d'Epargne française, lequel prévoit de mettre en place courant 2009 un mécanisme visant à faciliter les transferts d'argent des migrants de leurs pays d'accueil vers leurs pays d'origine. Cette offre vise 3,5 millions de personnes (dont 2,5 millions en France) et porte sur un flux de transferts estimé à 10 milliards d'euros. Concrètement, une nouvelle plateforme permettra aux migrants, désirant transférer de l'argent d'un pays à un autre, de bénéficier de l'ensemble des réseaux des banques participantes, soit environ 34.000 points de contact. A travers cet accord, les banques s'attacheront également à développer des formules d'épargne ainsi qu'une offre de crédit immobilier pour des acquisitions de logements dans les pays d'accueil et d'origine. Isma B.