Messali est décédé sans avoir en sa possession des documents d'identité (ni carte d'identité, ni passeport). Le 3 juin 1974 décédait le père du nationalisme algérien, Messali Hadj. Pour ceux qui s'en souviennent, le jour de son inhumation au cimetière Cheïkh Snoussi, il s'était produit comme une sorte de profanation. « Un responsable de l'Amicale des Algériens en France, de l'époque, sans aucune pudeur, avait arraché l'emblème national qu'un patriote avait planté sur la tombe. Il a fallu les protestations et l'abnégation des nationalistes pour que le drapeau soit maintenu à sa place. » Et encore, ce jour-là, seuls les téméraires, les courageux et ceux qui avaient une véritable foi en l'Algérie et ses hommes s'étaient aventurés à la dernière demeure du Hadj. Un homme dont la véritable histoire n'a pas encore été écrite et n'est connue, par la nouvelle génération de la région Ouest, que par l'aéroport de Zenata qui porte son nom et quelques bribes de sa vie et de son combat enseignés dans nos écoles. Des témoins racontent que « Sa famille, qui vivait dans l'exil, n'avait pas les moyens pour le soigner, lui qui était atteint d'une maladie grave. Il fallut que les syndicalistes de l'enseignement en France, à Paris, fassent une quête pour l'aider à se soigner avant de s'éteindre à la clinique de la mutuelle des enseignants, à Paris. » Il aimait Tlemcen Messali Hadj avait toujours souhaité être inhumé à Tlemcen. Il aimait cette ville au point d'avoir mis une photo d'elle dans le livre du Coran. Tout un symbole, tout un message… L'on a appris également que Messali est décédé sans avoir en sa possession des documents d'identité (ni carte d'identité, ni passeport). Cela démontre la lâcheté des responsables de l'époque qui étaient déterminés à le toucher dans sa propre dignité et à l'effacer carrément… Même après sa mort, à l'exception de sa réhabilitation aujourd'hui par le président de la République, Messali Hadj continue de souffrir d'une sorte de réticence de certains autres responsables. « Deux biographies ont été publiées en Algérie, mais elles sont tronquées et occultées de grandes vérités… » Difficile de vouloir tout dire, tout apprendre sur un homme qui, malgré tout, reste toujours un tabou dans certains esprits… toujours fielleux…