Chose promise, chose due. Le stage de préparation des automobilistes aux situations dangereuses qu'ils peuvent rencontrer sur la route a été organisé, jeudi dernier, au circuit de la SNVI à Rouiba. En présence de journalistes spécialisés, de la Gendarmerie nationale et de quelques invités, les stagiaires ont ressenti de fortes sensations en prenant place aux côtés de Daniel Herregods, l'un des meilleurs instructeurs automobile au monde et concepteur du « Driving Know How Concept ». Organisé par Autoreflex, en collaboration avec la SNVI, ce stage vise, selon Mohamed Lamine Ouarab, chargé du marketing et du développement, à professionnaliser le métier de la route. « Conduire un véhicule ne suffit pas, il faut savoir le maîtriser », précise notre interlocuteur qui ajoute qu'il « est urgent, au vu des 4000 tués par an sur nos routes (11 décès par jour), d'initier les conducteurs de bus, autobus, taxis, transports de voyageurs à se préparer aux situations dangereuses et leur permettre de maîtriser le véhicule quelles que soient les conditions : pluie, neige, verglas, virage dangereux, visibilité réduite, etc. » « Il ne s'agit en aucun cas d'une initiation aux techniques du dérapage, mais d'un concept visant à acquérir une conduite plus responsable et défensive par la technique de la vision centrale sélective », tient à préciser Daniel Herregods accompagné de son fils, également pilote instructeur et en l'absence d'un troisième moniteur retenu pour des raisons personnelles. Après un cours théorique, la partie pratique du stage devait se dérouler sur une piste glissante à bord de véhicules équipés de pneus lisses. Faute de moyens, de volonté de la part des pouvoirs publics et des concessionnaires, une partie de la piste devait être constamment arrosée par l'équipe d'intervention de la SNVI alors que les organisateurs ont ramené leur propre véhicule pour les tests d'évitement des obstacles sur chaussée glissante avec et sans ABS et celui de la vision centrale. Ce dernier consiste à fixer votre regard là où vous voulez mener votre véhicule afin de vous sortir d'une situation compliquée, tout en évitant des obstacles sur la route. Le but était de ne pas toucher les obstacles et d'éviter de faire glisser la voiture et cela n'a pas été facile. Des « tuyaux » sur la position de conduite, l'utilisation des rétroviseurs ont été prodigués. Cela nous a permis également de déceler les mauvaises habitudes prises au volant. « Le fameux permis nécessitant l'acquisition des règles élémentaires de la conduite automobile envoie sur les routes de jeunes conducteurs trop peu expérimentés et, par conséquent, peu aptes à anticiper le danger ou à avoir la réaction appropriée en situation d'urgence. D'où la nécessité de les confronter au freinage rapide, à l'évitement d'obstacles et autres virages glissants », commente Daniel Hereggods. Initiateur du « Driving Know How », ce concept repose sur une modification de l'attitude du conducteur en optimisant sa capacité d'anticipation par une meilleure perception de la route. « Comme la vision centrale capte un maximum d'informations, c'est elle qui commandera les réactions psychomotrices qui vont à leur tour programmer ou non les mouvements et les attitudes selon le contenu et l'importance du message. Ceci nous amène à conclure que c'est la vision centrale qui devra localiser et identifier la survenance d'éventuels éléments perturbateurs par un balayage constant de la route, pour ensuite les stocker en vision périphérique. Car, si le regard reste braqué sur le danger, aucun contrôle du stress n'est possible, les réactions engendrées deviennent inadéquates et disproportionnées par rapport à l'événement, et le véhicule devient incontrôlable », tient à rappeler l'instructeur. Les réactions de chaque stagiaire étaient systématiquement filmées à l'aide d'une caméra embarquée et visionnées lors d'un débriefing final. Il est utile de préciser que seuls deux représentants des concessionnaires étaient de la partie, à savoir Toyota et Diamal. « Les concessionnaires n'ont, pour l'instant, pas joué le jeu. Nous les avons sollicités pour qu'ils mettent à notre disposition des véhicules, mais seulement deux nous ont signifié qu'ils allaient voir pour en juger », se désole Lamine Ouahab.