Selon des statistiques recueillies auprès des services concernés et entrant dans le cadre d'un travail universitaire devant permettre l'élaboration d'un mémoire de fin d'études, le nombre de mères célibataires recensées depuis l'année 2000 jusqu'à l'année 2006 s'élèverait à 612. L'âge de cette population oscille entre 18 et 45 ans. Alors que ce nombre n'était que de 60 en l'an 2000, il aura atteint pas moins de 104 durant l'année 2004. Ces chiffres semblent loin de la réalité. En effet, selon nos sources, le recensement annuel des mères célibataires effectué au niveau de la maternité du secteur sanitaire de Mostaganem dépasse largement la centaine de cas durant la période s'étalant entre 2005 et 2008. En effet, elles étaient 146 en 2005, 155 en 2006, 192 en 2007 et pas moins de 50 pour les cinq premiers mois de l'année en cours. Soit plus de 540 cas avérés d'accouchements, dont près de 40% concerneraient des étudiantes. Devant cette situation des plus déplorables, les services de la DAS, qui sont sous la tutelle du ministère de la Solidarité, ont mis à exécution un projet de construction d'une maison pour femmes en détresse et pour celles qui subissent toutes sortes de sévices de la part de leur partenaire, leur mari ou leur famille. Cette structure est en phase avancée de construction au niveau du quartier de la pépinière. C'est en principe dans cette maison que les femmes et mères célibataires pourront trouver le gîte, le couvert, le soutien psychologique et également une formation professionnelle. Car, la meilleure des prises en charge est celle qui assure à ces malheureuses une qualification qui devrait leur ouvrir les voies vers une autonomie. Car de toutes évidences, ces jeunes filles et femmes constituent des proies faciles pour tous les énergumènes en mal de distractions. Perte de repères Le plus souvent éloignées de leurs familles respectives, ces filles sont littéralement happées par la vie facile et l'étalement inconsidéré d'une richesse matérielle aux origines douteuses. Dans la plupart des cas, l'absence d'une éducation appropriée et la tentation d'une vie facile ne laissent aucune chance à ces filles venues la plupart du temps de contrées éloignées. Le choc que provoque chez elle la perte de la tutelle familiale et l'immersion dans une société en totale déperdition et sans aucun repère ne laissent que peu de chance à la lucidité. C'est dans ces sphères que la société devrait intervenir afin de réduire cette dérive d'une population estudiantine totalement désarçonnée par tant de liberté et tant d'opulence. Agir en amont devrait réduire la fracture. Toutefois, lorsque le mal est fait, il est préférable de tenter d'en limiter les blessures par une solidarité active. Les informations les plus alarmantes circulent sur le nombre de mères célibataires prises en charge par les différents services de santé et de l'action sociale. Le phénomène qui prend de l'ampleur au fil du temps ne semble pas s'arrêter.