Le report répété du projet d'implantation du marché de bétail dans la daïra de Bir El Arch amenuise l'espoir des responsables locaux et des éleveurs de la région, pour lesquels cette opportunité, bénéfique aux populations locales, devient une utopie. Cette daïra, située à 14 km à l'est d'El Eulma, ne dispose d'aucune ressource, les rares infrastructures gérées par l'APC ne pouvant assurer un minimum de service. Dans ce contexte, le maire de Bir El Arch nous dira : « Nous avons beaucoup d'ambitions pour procéder à la mue de notre ville, mais hormis certains programmes de développement, dont nous avons bénéficié, nous ne disposons d'aucune source de financement ». Et d'ajouter : « Le projet d'implantation du marché de bétail sur le sol de notre commune aurait pu être la bouffée d'oxygène, malheureusement nous n'avons pas obtenu l'aval ». Dans l'esprit de notre interlocuteur, l'action de développement s'articule autour de deux piliers, l'idée de développement et surtout les moyens de son financement. Dans cette daïra, forte d'une population de plus de 27 000 habitants, les quelques projets de développement portent sur des réalisations d'AEP, de branchement au gaz, de travaux de bitumage et de construction de logements participatifs et sociaux, et de projets de normalisation de la vie urbaine. Les 100 locaux commerciaux, dont ont bénéficié les communes d'El Oueldja et de Bir El Arch, ne semblent pas être en mesure de créer localement une dynamique économique. En effet, les jeunes diplômés de la région ont en majorité préféré quitter les lieux en quête d'une meilleure chance, notamment du côté d'El Eulma. En outre, 70 % de la population locale est jeune, pour la plupart peu cultivés et oisifs, et même le travail de la terre ne les attire plus. Les rares diplômés issus de la région sont obligés d'avoir recours au filet social et à une activité temporaire au niveau de l'APC, les terres de la région étant abandonnées. La position géostratégique de cette daïra, sur l'axe de la RN5, lui donne pourtant des atouts de choix pouvant lui assurer un développement multisectoriel. Selon des spécialistes en développement, parallèlement au marché de bétail, l'implantation d'une zone d'activités sur les terres de cette daïra pourrait fournir à celle-ci la possibilité d'accéder à un essor certain, mais l'absence d'une stratégie socioéconomique a de tout temps pesé sur cette daïra, l'une des plus anciennes dans le pays. L'unique zone, allouée par les services de l'APC à des particuliers pour une activité commerciale, n'a pu permettre l'éclosion d'un quelconque développement, et les structures bâties n'ont jamais servi et se sont dégradées au cours des années. Hormis les deux nouveaux sièges de l'APC et de la daïra, récemment mis en service, la localité n'a bénéficié d'aucune nouvelle structure d'utilité publique. Les habitants sont obligés de se déplacer à El Eulma pour les besoins administratifs. Le seul loisir de la population demeure le football, le club phare de la daïra, en l'occurrence le FCB, ayant trouvé là assez de stimulation pour accéder cette saison au palier supérieur.